Près de deux siècles et demi après l'original, la réplique de "L'Hermione" qui amena en 1780 La Fayette apporter le soutien de la France aux insurgés américains, est arrivée vendredi à Yorktown (Virginie, est), au son du canon et de l'amitié franco-américaine.
Partie le 18 avril de l'île d'Aix (Charente-Maritime, France), la frégate a rallié sa première escale officielle américaine après 6.000 km d'une traversée de l'Atlantique sans encombres.
Elle a annoncé son arrivée en tirant à 08H21 (12H21 GMT) de son bord 21 coups de canon auxquels a répondu une canonnade identique venue de la terre américaine. Dans les minutes qui ont suivi, tout l'équipage est monté sur le pont tandis que des feux d'artifice égayaient un ciel très gris.
Plusieurs centaines de personnes ont bravé un crachin persistant pour venir acclamer la majestueuse frégate.
"Ca fait 18 ans que j'attends ce moment. C'est un grand moment d'émotion", a confié à l'AFP Brigitte van den Hove-Smith, présidente de l'association Friends of the Hermione (Les Amis de l'Hermione) pour la Floride.
Sur les berges et agitant pour certains des drapeaux, les badauds ont pu remonter dans le temps en admirant le navire alors que retentissaient fifres et tambourins et qu'évoluaient des personnages en costume d'époque.
"C'est un jour tellement merveilleux. Nous n'oublierons jamais la France sans laquelle nous ne serions pas les Etats-Unis", a confié Catherine Camillucci, la soixantaine, venue de la ville voisine de Gloucester.
"Elle est magnifique", a confié John Broadwater, un archéologue marin à la retraite.
Des dizaines de personnalités françaises et américaines ont également fait le déplacement.
Une cérémonie officielle, en présence notamment de la ministre française de l'Ecologie Ségolène Royal et du gouverneur de Virginie Terry McAuliffe, avec hymnes nationaux et salut aux couleurs, devait célébrer l'amitié franco-américaine et l'histoire commune des deux nations dans cette ville.
- "Se souvenir d'où vient la liberté" -
Un dépôt de gerbe devait célébrer le souvenir de la bataille de Yorktown d'octobre 1781 et une sonnerie aux morts à la mémoire des soldats français qui y sont tombés.
Yorktown, à l'embouchure de la baie de Chesapeake, a en effet été le théâtre de la déroute anglaise en 1781 face aux insurgés américains commandés par George Washington, aidés par un corps expéditionnaire français comprenant Gilbert du Motier, marquis de La Fayette (1757-1834), le comte de Rochambeau et l'escadre de l'amiral de Grasse.
"On doit se souvenir d'où vient la liberté", a affirmé à l'AFP Miles Young, PDG du groupe de marketing Ogilvy et président de l'association les Amis de l'Hermione-Lafayette en Amérique, co-organisatrice du voyage.
"L'intervention française a été décisive. A Yorktown, il y avait plus de combattants français que d'Américains", a-t-il rappelé.
Yves Debien, vice-président de la région Poitou-Charentes, partenaire de ce "projet extraordinaire", selon ses propos à l'AFP, s'était réjoui à la perspective du "moment poignant" de voir arriver "L'Hermione" en terre américaine après l'avoir vue quitter le chantier naval de Rochefort où elle a été construite.
Trois jours de festivités sont prévus dans la coquette petite ville aux maisons anciennes de briques ou de bois blanc, aux magasins arborant pour certains les drapeaux des deux pays.
Le trois-mâts doit effectuer un périple de plus d'un mois avec onze étapes dans les hauts lieux de la révolution américaine, comme Philadelphie et Boston, le long de la côte est du pays, avant une dernière escale au Canada.
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