La France est "fermement opposée au boycott d'Israël", a déclaré vendredi le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, après l'annonce d'un désengagement de ce pays par l'opérateur de téléphonie français Orange, vivement critiqué par les autorités israéliennes.
"S?il appartient au président du groupe Orange de définir la stratégie commerciale de son entreprise, la France est fermement opposée au boycott d?Israël", a souligné M. Fabius dans un court communiqué.
Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, a provoqué une levée de boucliers en Israël en déclarant mercredi au Caire qu'il était prêt à "abandonner demain matin" ses liens avec l'opérateur israélien Partner, qui utilise le nom et l'image d'Orange en Israël contre une redevance.
"Notre intention est de nous retirer d'Israël", a déclaré M. Richard lors d'une conférence de presse. "Cela va prendre du temps [mais] nous allons certainement le faire".
Même s'ils n'en faisaient pas état, les propos de M. Richard ont été interprétés en Israël comme la volonté d'Orange - détenu à 25% par l'Etat français - de se dissocier des activités de son partenaire dans les colonies en Cisjordanie et Jérusalem-Est, occupées par Israël depuis 1967.
Ils tombent dans un contexte délicat, alors qu'Israël est confronté à une intensification de la campagne mondiale non gouvernementale de boycottage (BDS) destinée à augmenter la pression économique et politique pour mettre fin à l'occupation des Territoires palestiniens.
Devant le tollé, Stéphane Richard a assuré vendredi que sa décision de retirer sa marque de ce pays était "purement commerciale" et "n'avait absolument rien à voir avec un quelconque débat politique". "Ceci n'a rien à voir avec Israël, nous aimons Israël", a-t-il insisté.
La communauté internationale considère comme illégales les colonies, ces blocs construits et habités par des Israéliens dans les territoires occupés ou annexés par Israël depuis 1967, à commencer par la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Elle voit la colonisation comme un obstacle majeur à la recherche de la paix entre Israéliens et Palestiniens.
En juin 2014, Paris avait, à l'instar de l'Allemagne, l'Italie et la Grande-Bretagne, publié une mise en garde relative aux activités économiques dans les colonies. "Il existe des risques liés aux activités économiques et financières dans les colonies israéliennes", indique cet avertissement figurant sur le site internet du ministère français des Affaires étrangères, en évoquant de possibles conséquences "juridiques et économiques".
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