Deux ans après son revers contre David Ferrer, Jo-Wilfried Tsonga se voit offrir une nouvelle chance de prendre place en finale de Roland-Garros, vendredi face au Suisse Stan Wawrinka, un adversaire qu'il connaît parfaitement.
Il a ravivé le rêve. Depuis trente-deux ans, la France attend de trouver un successeur à Yannick Noah, son dernier vainqueur d'un tournoi du Grand Chelem, en 1983 à Roland-Garros.
Tsonga a étonné toute la planète tennis en accédant à sa deuxième demi-finale à la Porte d'Auteuil, après celle perdue en 2013. Il n'était pas le Français le plus attendu à Paris.
Gaël Monfils était perçu comme le plus sûr espoir tricolore. Après une absence de quatre mois pour une blessure à un bras, entre décembre et mars, Tsonga n'avait guère de résultats probants à avancer pour se faire ambitieux.
Mais c'était oublier que le Manceau est de la trempe des champions. En battant avec brio en quarts le Japonais Kei Nishikori, N.5 mondial, Tsonga a confirmé sa régularité en Grand Chelem.
Il devance tous ses compatriotes au nombre de demi-finales dans les tournois majeurs (6, contre 4 pour Henri Leconte, Cédric Pioline, et Sébastien Grosjean), et de quarts de finale (11, contre 10 à Noah).
Pour entrer dans la légende, il lui manque encore deux étapes à franchir. S'il enjambe l'obstacle Wawrinka, il deviendra le premier Français finaliste à Paris depuis Henri Leconte en 1988. Ensuite, seulement, il sera temps de penser au mythe Noah.
Tsonga, finaliste à l'Open d'Australie 2008, a pour lui d'avoir déjà l'expérience d'une demie à Roland-Garros, de connaître la ferveur, l'impatience, la pression qui accompagnent un tel événement.
Il y a deux ans, pris par un trop plein d'émotions, il s'était complètement raté. Ferrer, en vieux routier de la terre battue, lui avait sèchement claqué la porte au nez (6-1, 7-6 (7/3), 6-2). On peut penser que Tsonga en a pris de la graine.
"J'essaie tout simplement de ne pas faire attention à tout ça", disait-il après le quart. "Tout ce que je fais, finalement, c'est pour moi. C'est, entre guillemets, mon rêve à moi. Celui des autres, ce n'est pas le mien, et j'essaie de rester sur ma route."
- L'épisode de la Coupe Davis -
L'effervescence n'est pas tout à fait ce qu'elle était en 2013. La force de l'habitude sans doute. Moins attendu cette année, le N.15 mondial a aussi moins à perdre.
Devant lui, Tsonga aura une tête connue avec Wawrinka (N.9). Les deux joueurs sont nés à trois semaines d'écart (30 ans) et vivent à quelques kilomètres l'un de l'autre, près de Nyon pour Tsonga, à Lausanne pour Wawrinka, en plein coeur de la Suisse romande.
Ils ont longtemps été très proches, s'entraînant régulièrement ensemble et ont évolué plusieurs fois en double sur le circuit ATP. Mais quelques petites tensions sont apparues entre eux ces deux dernières années.
Après la victoire de Wawrinka à l'Open d'Australie en 2014 - son premier sacre en Grand Chelem -, Tsonga s'est laissé à dire que si le Vaudois en était capable, lui aussi pouvait le faire. Ce dernier s'en est offusqué.
L'épisode de la finale de la Coupe Davis, en novembre dernier, a aussi a compliqué leurs rapports. Avant la rencontre, Wawrinka a reproché aux Français d'en faire trop. Et après la victoire des Suisses, il a chambré ses adversaires, qui ont peu apprécié.
De cette finale date leur dernier affrontement. Wawrinka s'était assez nettement imposé lors du premier match, en quatre sets, contre un Tsonga se ressentant déjà de sa blessure au bras.
Les deux joueurs se sont déjà croisés cinq fois sur terre battue. Wawrinka mène 3 à 2. A Roland-Garros, ils ont chacun remporté un duel, en 2011 et 2012, à chaque fois en cinq sets.
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