Les élections législatives et communales au Burundi, initialement prévues vendredi et dont la tenue avait été déjà annulée, sont reportées sine die, a annoncé à l'AFP un conseiller de la présidence, Willy Nyamtiwe.
"Le président Pierre Nkurunziza a signé cet après-midi un décret", a indiqué à l'AFP M. Nyamitwe.
"Dans ce décret, il est stipulé que les élections des conseillers communaux et des députés qui étaient prévues le 5 juin sont reportées à une date à préciser", a-t-il expliqué, ajoutant que "le même report s'applique à la période de la campagne électorale".
"Le président n'a pas donné la date parce que la Céni (commission électorale nationale indépendante) a proposé plusieurs possibilités", selon M. Nyamitwe. "On doit d'abord réconcilier les recommandations du sommet de Dar es Salaam (Tanzanie) et les limites constitutionnelles".
Ce report sine die vise à laisser à la Céni "le temps d'organiser des consultations pour que ce soit des dates consensuelles", a précisé un haut cadre burundais.
Mercredi soir, la présidence avait déjà annoncé le report à une date ultérieure des législatives et des communales de vendredi.
Des législatives et des communales étaient censées se tenir vendredi, et une présidentielle le 26 juin, alors que le pays est plongé depuis plus d'un mois dans une grave crise politique, avec des manifestations quasi quotidiennes pour contester la candidature du président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, à un troisième mandat.
De nombreux affrontements ont eu lieu avec la police qui fait un large usage de ses armes à feu. Plus d'une quarantaine de personnes ont été tuées, et dans ce contexte de très vives tensions politiques, la sécurité s'est fortement dégradée.
Dimanche, au cours d'un sommet à Dar es Salaam, les chefs d'Etat de la région avaient demandé un report de ces élections d'au moins un mois et demi, c'est-à-dire jusqu'à au moins la mi-juillet.
Depuis lors, le camp présidentiel et l'opposition ont exprimé leur volonté de reprendre le "dialogue politique", initié courant mai sous l'égide de l'ONU. Ce dialogue butte en particulier sur la fin des manifestations et le troisième mandat du président Nkurunziza, noeud de la crise. Les deux camps ont estimé que cette cette question du troisième mandat n'était "pas tabou" et qu'elle pouvait donc être désormais évoquée, laissant entrevoir une possible avancée du dialogue.
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