La Grèce et ses créanciers, après un round de négociations "sportives" à Bruxelles, vont devoir encore accélérer le rythme pour trouver un accord devenu impérieux à la veille d'une lourde série de remboursements dus par Athènes.
Le patron de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, après une courte nuit de sommeil, a décrit une négociation "longue et sportive" face au Premier ministre grec Alexis Tsipras qu'il a rencontré dans la soirée à Bruxelles avec le chef de la zone euro Jeroen Dijsselbloem.
Aucun accord n'a été trouvé à l'issue du dîner de travail mercredi et c'est maintenant "le prochain round de négociations" qu'il s'agit de préparer, a déclaré M. Juncker jeudi matin, sans préciser quel serait le prochain rendez-vous.
Les discussions vont "reprendre dans quelques jours", avait également affirmé Jeroen Dijsselbloem, à l'issue de cette réunion nocturne à Bruxelles, qu'il a jugée "très bonne".
Si le Premier ministre grec a salué des points positifs et perspectives de compromis dans le plan présenté par les créanciers UE, BCE, FMI, il a également énuméré des divergences avec l'offre de réformes et de mesures budgétaires proposées par Athènes.
Un rendez-vous fixé de longue date entre MM. Dijsselbloem et Juncker, auquel devrait aussi prendre part le président de la BCE, Mario Draghi, est prévu vendredi à Bruxelles mais aucune participation grecque n'y était encore annoncée.
Pour l'heure, Alexis Tsipras rentre à Athènes jeudi, selon ses services.
Une échéance immédiate attend Athènes vendredi: le remboursement d'une tranche de prêts de 300 millions d'euros au FMI, premier versement d'un total de 1,6 milliard d'euros dus à l'institution d'ici fin juin.
Une source proche de la gestion de la dette grecque a indiqué jeudi à l'AFP que les fonds étaient disponibles pour honorer ce paiement mais le versement effectif était une question politique.
- Paiements incertains -
Alexis Tsipras a laissé entendre dans la nuit de mercredi à jeudi que le remboursement serait fait. "Ne vous inquiétez pas", a-t-il lancé à la presse, à Bruxelles.
Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis avait laissé planer l'ambiguïté la semaine dernière sur la date à laquelle le pays pourrait ne plus faire face à ses obligations, conditionnant le paiement à la conclusion des négociations.
"Je suis optimiste de nature, donc je dirais que nous ferons ce paiement (en juin, ndlr) car nous aurons un accord d'ici là", avait-t-il dit.
Sur le strict plan financier, le versement suivant au FMI, le 12 juin (340 millions d'euros), sera très difficile et les deux derniers du 16 (567 M) et du 19 (340 M) impossibles à pronostiquer, selon la même source proche de la transaction.
Les négociateurs bruxellois souhaitent trouver un accord rapidement, mais renvoie la balle aux Grecs: "Nous attendons que la partie grecque donne son avis sur les propositions qui leur sont faites", souligne une source proche des négociations.
La premier inventaire réalisé par Alexis Tsipras à la sortie de la réunion bruxelloise était mitigé avec "des points que personne ne peut considérer comme une base de discussion", comme "couper dans les retraites les plus basses ou augmenter la TVA sur l'électricité" et d'autres aspects plus positifs comme "la proposition d'un excédent (primaire) plus faible" que l'objectif prévu.
"Le résultat est que la proposition grecque reste la seule proposition réaliste sur la table", a-t-il conclu.
Les propositions des créanciers "ne peuvent constituer la base d'un accord", a renchéri jeudi sur la chaine TV Skaï jeudi le secrétaire général du Syriza, parti de la gauche radicale au pouvoir, Tasos Koronakis.
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