Le groupe Etat islamique (EI) était jeudi aux portes de Hassaké, chef-lieu d'une province homonyme du nord-est de la Syrie, malgré la poursuite des raids de la coalition internationale qui ont détruit un important site de fabrication de voitures piégées en Irak.
Les jihadistes ne se trouvaient plus qu'à 500 mètres de Hassaké, une ville partagée entre forces du régime et forces kurdes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les combats se poursuivaient à la périphérie sud, au lendemain de l'attaque lancée par l'EI qui a fait exploser au moins six voitures piégées. Il a ainsi pris une prison et une station d'électricité, selon l'ONG, qui a fait état de l'envoi de renforts par le gouvernement.
Le quotidien Al-Watan, proche du régime de Bachar al-Assad, a critiqué l'implication des Kurdes dans la bataille débutée le 30 mai, se disant "surpris de la faiblesse de certains frères kurdes" pour défendre Hassaké.
La chute de cette ville donnerait à l'EI le contrôle d'une deuxième capitale de province en Syrie après Raqa (nord), le bastion des vastes territoires, notamment dans le nord et l'est du pays, qu'il a conquis.
- 'Illégitime' -
Le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda et rival de l'EI, a également engrangé plusieurs victoires cette année en prenant notamment, avec d'autres groupes rebelles, Idleb (nord-ouest), capitale de la province éponyme.
Dans un entretien diffusé mercredi par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera, le chef du Front Al-Nosra a jugé "illégitime" le "califat" qu'a proclamé l'EI en juin 2014 sur les territoires qu'il avait conquis en Syrie et en Irak. Abou Mohamed al-Jolani a en outre accusé l'EI de "ne pas combattre sérieusement le régime" Assad.
La montée en puissance des jihadistes dans le pays a éclipsé le combat des groupes rebelles contre le régime, alors que l'opposition politique en exil est impuissante et déchirée par les divisions.
La Coalition syrienne de l'opposition, le plus important regroupement politique en exil, a rencontré jeudi à Istanbul le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura.
Elle avait refusé en mai de participer aux consultations organisées à Genève par M. de Mistura, notamment à cause de l'invitation lancée à l'Iran, allié régional du régime Assad.
L'OSDH a confirmé par ailleurs une information des forces de sécurité syriennes donnée la veille à l'AFP selon laquelle des milliers de combattants irakiens et iraniens étaient arrivés récemment en Syrie, avec pour objectif principal de défendre Damas et sa banlieue.
Selon le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane, ces combattants "sont beaucoup plus nombreux que 7.000", le chiffre donné par les services de sécurité.
L'Iran a envoyé des conseillers militaires et fourni un soutien financier et militaire aux gouvernements syrien et irakien, tout en affirmant ne pas avoir déployé de troupes au sol dans ces pays.
- La coalition défend son bilan -
En Irak, une frappe a détruit mercredi à Hawija (225 km au nord de Bagdad) l'un des plus importants sites de fabrication de voitures piégées de l'EI, une arme dévastatrice de plus en plus utilisée par le groupe.
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