L'électricien public EDF "a vocation à devenir actionnaire majoritaire" de l'activité réacteurs d'Areva, et l'Etat "recapitalisera" l'ex-fleuron du nucléaire "en investissseur avisé, à la hauteur nécessaire", a annoncé mercredi l'Elysée.
Quelques heures après une réunion de François Hollande, du Premier ministre Manuel Valls, et des quatre ministres concernés par le dossier, le gouvernement donne donc son aval à la proposition d'EDF de reprendre la majorité d'Areva NP, la division réacteurs du spécialiste du nucléaire en difficulté.
"Cette réunion n'est pas conclusive", avait pourtant assuré en fin de matinée le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll , au cours du compte rendu du Conseil des ministres.
"Dès à présent, les activités de conception, gestion de projets et commercialisation des réacteurs neufs d'EDF et d'Areva seront rapprochées dans une société dédiée", a expliqué l'Elysée dans un communiqué. Ces activités rassemblent environ 1.200 personnes, sur 44.000 salariés. "Ce rapprochement permettra une politique d'exportation ambitieuse et le renouvellement futur du parc nucléaire français", selon le communiqué.
Ensuite, "sous réserve de la conclusion d'un accord de partenariat stratégique global avec Areva, EDF a vocation à devenir actionnaire majoritaire de la filiale commune Areva NP, qui rassemble les activités industrielles de construction de réacteurs, d'assemblage de combustible et de services à la base installée. Areva conservera une participation stratégique avec un pacte d'actionnaires", poursuit le communiqué. Areva NP emploie environ 15.000 salariés.
Le PDG d'Areva, Jean-Bernard Lévy, avait expliqué, lors de l'officialisation de son offre, qu'en cas de rachat, l'électricien public placerait cette activité dans une filiale qu'il détiendrait à majorité, ouvrant le reste du capital à d'autres investisseurs. Selon des informations de presse, EDF proposerait 2 milliards d'euros et ne reprendrait pas le passif lié au chantier du réacteur de troisième génération en Finlande.
Cette solution "préserve l'intégrité d'Areva NP et de ses métiers" et "garantit la viabilité du groupe", affirme Areva.
Areva et EDF, détenus respectivement à 87% et 84,5% par des capitaux publics "finaliseront les principes de ce projet dans un délai d?un mois", selon l'Elysée.
"L'enjeu, c'est non pas de répondre simplement à une difficulté financière que pourrait rencontrer Areva, mais de pouvoir restructurer l'ensemble de la filière pour la doter d'une nouvelle perspective", a indiqué l'entourage du président François Hollande.
Le groupe a accusé une perte nette de près de 5 milliards d'euros en 2014, en raison notamment d'importantes dépréciations d'actifs. Parallèlement à un plan de cession d'actifs, il a engagé un plan d'économies qui pourrait se traduire par la suppression de 6.000 postes dans le monde, dont 3.000 à 4.000 en France.
Les représentants des syndicats d'Areva sont actuellement reçus, depuis 18 heures, par le directeur général du groupe, Philippe Knoche.
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