Le procès du père de Mathis, 8 ans, disparu en 2011 à Caen, s'est ouvert lundi matin devant les assises du Calvados qui le jugent pour enlèvement et séquestration de son fils.
Les proches de l'enfant attendent de l'accusé qu'il dise où est l'enfant et s'il est toujours vivant. Arrivée vers 8h40 dans la salle d'audience, la mère de l'enfant, Nathalie Barré, était présente avec une dizaine de ses proches ainsi que les parents de l'accusé.
Sylvain Jouanneau, 41 ans, est allé chercher son fils à l'école le 2 septembre 2011, conformément à son droit d'hébergement mais il ne l'a pas ramené à sa mère le dimanche 4 soir comme il aurait dû le faire.
"Ma position n'a pas changé depuis le début. Je reconnais la soustraction de mineurs et la menace de mort (sur une ex-compagne) et je m'en expliquerai. Mais je nie l'enlèvement et la séquestration", a déclaré Sylvain Jouanneau, chemise bleu pâle, queue de cheval et barbe noire, en réponse à la présidente qui lui demandait sa position sur le dossier.
"La justice s'est emballée en recherchant d'autres qualificatifs (que ceux qu'il reconnaît, ndlr) () Que voulez-vous que je vous dise ? () J'espère qu'on pourra remettre de la mesure dans tout ça", a-t-il ajouté, plutôt volubile et posé, évoquant une affaire "montée en épingle".
Mme Barré, divorcée de M. Jouanneau depuis 2007, son conjoint, la grand-mère maternelle de Mathis et son conjoint, ses deux demi-frères, la tante de Mme Barré, Mathis lui-même représenté par sa mère et ses grands-parents paternels sont partie civile.
Le procès doit durer quatre jours. Il n'est pas exclu qu'il se prolonge jusqu'à vendredi.
Sylvain Jouanneau a été arrêté le 9 décembre 2011 près d'Avignon, seul et "sale comme quelqu'un qui vit dans des conditions précaires", selon le parquet de Caen à l'époque.
Durant l'enquête, il a dit avoir confié Mathis à des personnes dont il affirme ne pas vouloir trahir la confiance en disant où se trouve l'enfant. Il a évoqué en 2011 des "complices sûrs et puissants" et également (ses) "frères musulmans". Sylvain Jouanneau s'est converti à l'islam lors d'une relation avec une Marocaine en 2006-2007.
Selon l'enquête M. Jouanneau avait de longue date préparé cet "enlèvement" et avait déjà fait une tentative.
Ce maçon, dont le casier judiciaire est vierge, comparaît pour enlèvement et séquestration de mineur et menaces de mort sur une autre ex-compagne, avec laquelle il a eu une liaison interrompue en août 2011, et deux des proches de cette femme. Il encourt 30 ans de prison.
Une information judiciaire distincte, ouverte contre X pour meurtre en avril 2013, est par ailleurs toujours en cours. Car malgré les nombreuses recherches en France comme à l'étranger, y compris dans les milieux sectaires, Mathis reste introuvable.
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