L'épouse du blogueur saoudien emprisonné Raef Badaoui, condamné l'an dernier à 1.000 coups de fouet pour "insulte à l'islam", a demandé vendredi à la France d'appuyer la demande de libération de son mari, relayée par des associations de défense des droits de l'Homme.
"Ma démarche n?est pas de faire pression sur Ryad, mais de communiquer sur un cas humanitaire, celui de mon mari qui a toujours prôné la paix et la liberté, et qui aujourd?hui manque cruellement à sa famille", a déclaré Ensaf Haidar, lors d'une conférence de presse organisée à Paris par les organisations Reporters sans frontières (RSF) et Amnesty International.
"Je demande aux gouvernements que je rencontre d?entrer en contact avec leurs homologues saoudiens pour parler de Raef", a-t-elle indiqué, avant une rencontre prévue dans la journée avec des responsables du ministère français des Affaires étrangères. "J'espère que cela aura un impact positif pour la libération de Raef", a-t-elle dit.
Le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, a de son côté estimé qu'à ce stade "la position française ne s'est pas illustrée par sa force".
Interrogé vendredi sur le sujet, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, a indiqué que "la France est favorable à la liberté d'expression", sans plus de précisions sur une demande de libération. Le président français François Hollande a été reçu en grande pompe début mai à Ryad dans un contexte de volonté mutuelle de renforcer les relations bilatérales.
Ensaf Haidar a par ailleurs fait part de son espoir d'une grâce du roi Salmane à l'occasion du ramadan, période pendant laquelle le souverain a coutume de grâcier des prisonniers d'opinion, et qui débutera à la mi-juin.
Raef Badaoui a été condamné en novembre 2014 à 1.000 coups de fouet (cinquante par semaine pendant vingt semaines) pour "insulte à l'islam". Il a subi une première séance de flagellation le 9 janvier mais les séances suivantes ont été repoussées d'abord pour des raisons de santé, puis pour des motifs non précisés.
La situation de M. Badaoui a soulevé l'indignation à travers le monde, l'ONU dénonçant une sentence "cruelle et inhumaine".
Animateur du site internet Liberal Saudi Network et lauréat 2014 du prix RSF pour la liberté de la presse, il est emprisonné depuis 2012. Farouche défenseur de la liberté d'expression, son site internet avait demandé la fin de l'influence religieuse dans le royaume, régi par le wahhabisme, une stricte version de l'islam.
L'Arabie saoudite a dénoncé la campagne médiatique autour de Raef Badaoui, rejetant toute "ingérence" et toute critique contre son système judiciaire.
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