Moscou a émis une liste de personnalités politiques européennes ne pouvant plus entrer sur le territoire russe en riposte aux sanctions de l'UE, a indiqué vendredi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, tandis que le chef de la diplomatie belge a indiqué que cette liste, que Moscou ne veut pas voir publiée, contenait 89 noms.
"La Russie a remis hier à plusieurs ambassades européennes une liste de personnes qui ne peuvent plus entrer sur le territoire russe", a déclaré le Premier ministre néerlandais lors d'une conférence de presse.
Il a précisé que deux membres du parlement néerlandais et un membre néerlandais du parlement européen figuraient sur cette liste.
La liste contient 89 noms, selon une lettre du ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders tweetée par le député européen belge Mark Demesmaeker.
La lettre, dont l'authenticité a été confirmée à l'AFP par le ministère des Affaires étrangères, précise que la Russie a demandé que la liste ne soit pas rendue publique.
La liste a été émise en réaction aux sanctions et interdictions d'entrée sur le territoire européen prononcées à l'égard de la Russie après l'annexion en mars 2014 de la Crimée et pour son rôle dans la crise ukrainienne, selon Mark Rutte.
Pour sa part, l'ambassadeur russe auprès de l'UE, Vladimir Tchijov, a confirmé l'existence de cette liste, tout en précisant qu'il ne s'agissait "pas de dirigeants ou de hauts responsables des pays". "Une telle liste existe vraiment. Et personne n'y a été placé par hasard", a-t-il déclaré la semaine dernière à la chaîne Rossia 24.
"Rien ne nous oblige à rendre publique (cette liste), ni la loi russe, ni les engagements internationaux () La publication de cette liste de notre part n'aboutirait qu'à une escalade des tensions dans la crise ukrainienne", a affirmé l'ambassadeur.
Une porte-parole de la diplomatie de l'Union européenne a déclaré à l'AFP que la Russie avait refoulé plusieurs responsables politiques européens ces derniers mois, mais avait jusqu'à présent refusé de communiquer une liste des personnes visées.
"Nous prenons note de la décision des autorités russes de partager cette liste", a indiqué la porte-parole dans un courriel, ajoutant : "nous n'avons aucune autre information quant à la base légale, les critères ou le processus".
Le chef du groupe libéral au parlement européen et ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt figure notamment sur cette liste, a déclaré à l'AFP son porte-parole, Jeroen Reijnen. "Verhofstadt ne peut pas entrer en Russie, il est sur la liste noire avec environ 80 personnes", a-t-il dit.
M. Rutte a pour sa part indiqué que le gouvernement néerlandais "condamne" cette décision et "en informerait Moscou dans des termes non équivoques".
La liste russe "n'est pas basée sur le droit international, n'est pas transparente et il est impossible de la contester (devant un tribunal, ndlr)", a souligné Mark Rutte.
Le Premier ministre belge Charles Michel et son ministre des Affaires étrangères Didier Reynders ont quant à eux demandé vendredi aux autorités russes de revoir cette interdiction, a rapporté vendredi l'agence Belga.
"Je demande aux autorités russes de revoir cette décision. Nous contestons fermement cette décision du gouvernement russe", a déclaré le Premier ministre belge, selon son porte-parole cité par Belga.
Le gouvernement allemand avait jugé lundi inacceptable que le parlementaire allemand Karl-Georg Wellmann, qui a des liens forts avec l'Ukraine, se soit vu refuser dimanche l'entrée sur le territoire russe.
M. Wellmann, élu des Unions chrétiennes (CDU/CSU), le parti conservateur de la chancelière Angela Merkel, préside le groupe d'amitié parlementaire germano-ukrainien au Bundestag.
M. Wellmann a raconté à plusieurs médias allemands avoir été refoulé dimanche à son arrivée à l'aéroport de Moscou, où il se rendait pourtant sur invitation pour des discussions politiques.
Les autorités russes lui ont intimé de reprendre l'avion pour Berlin, et signifié son interdiction de pénétrer en Russie jusqu'à 2019, a-t-il ajouté.
Le président russe Vladimir Poutine dément toute implication militaire de Moscou dans l'insurrection pro-russe dans l'est de l'Ukraine, qui s'oppose au gouvernement pro-occidental de Kiev.
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