Le vote pour élire le président de la Fifa, qui départagera Joseph Blatter, 79 ans, en poste depuis 1998, et son challenger le Prince Ali, 39 ans, un de ses vice-présidents, a pris fin vendredi à Zurich vers 18h30 (16h30 GMT).
Cette élection se tient alors que la Fifa est frappée par un scandale de corruption planétaire. Le président est élu par le congrès de la Fifa (209 votants), pour une période de quatre ans. L'élection est organisée à bulletin secret.
Offensif face à l'énorme pression internationale, Joseph Blatter avait appelé pus tôt les membres de la Fifa à l'union sacrée en se présentant comme un "leader fort et expérimenté".
M. Blatter, 79 ans, attaqué de toutes parts et notamment par le président de l'UEFA Michel Platini qui lui a personnellement demandé jeudi de démissionner, a pour adversaire le prince jordanien Ali bin Al Hussein, 39 ans, un de ses vice-présidents.
. Blatter maintient son cap
Dans son discours de candidat avant le vote en fin d'après-midi, le Suisse a fait valoir son profil de "leader expérimenté, un leader fort qui connaît les implications, nous devons travailler avec nos partenaires politiques et économiques", tout en jouant sur la fibre émotionnelle: "Je veux rester avec vous!"
"On me rend responsable de la tempête, oui, d'accord, j'accepte cette responsabilité, je promets une Fifa forte, je veux remonter le chemin, arranger la situation de la Fifa, je veux une Fifa belle, robuste, sortie de la tempête", a-t-il martelé.
Le matin, il avait appelé à "l'esprit d'équipe" pour "attaquer les problèmes".
D'où vient cette tempête selon lui? "Si le 2 décembre 2010, deux autres pays avaient été désignés organisateurs des Coupes du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar), je pense qu'on n'en serait pas là aujourd'hui", a lâché "Sepp", sous-entendant que ces nominations ont provoqué la colère de l'Angleterre, candidate déçue de 2018, et des Etats-Unis, frustrés de ne pas avoir été retenus pour 2022, et dont la ministre de la Justice Loretta Lynch s'est placée en pointe dans l'offensive anti-corruption.
Le Qatar de son côté a assuré vendredi avoir respecté les "plus hauts standards éthiques" pour obtenir l'organisation du Mondial-2022, dans sa première déclaration officielle depuis mercredi.
Ce jour-là, une bombe atomique médiatique avait explosé, avec les deux procédures judiciaires distinctes diligentées par les justices américaine et suisse, pour corruption présumée à grande échelle, et arrestations à Zurich de sept élus de la Fifa, inculpations en rafales et perquisitions de son siège.
M. Blatter, entré à la Fifa en 1975 et président depuis 1998, a déjà surmonté de graves crises en 2002 et 2011, qui ne l'ont pas empêché d'être réélu à chaque fois, et a encore usé vendredi de sa célèbre métaphore marine en appelant les 209 fédérations composant la Fifa à lui laisser la barre pour que "le bateau ne tangue plus, et avance tranquillement".
Il navigue en tout cas dans un océan de dollars: la Fifa a enregistré un bénéfice de 338 millions USD (308 M d'euros) sur la période 2011/2014 pour un chiffre d'affaires de 5,7 milliards de dollars (5,2 milliards EUR), grâce en grande partie aux revenus du Mondial-2014 au Brésil. Ses réserves s'élèvent à 1,5 milliard de dollars (1,36 md euros).
. Ali peut-il renverser Blatter?
Avant le vote, le prince jordanien a axé son discours de candidat sur l'image de la Fifa, fortement abîmée: "Les yeux du monde sont sur nous, nous devons envoyer un message à ceux qui nous regardent: +Nous comprenons la fragilité de votre confiance+. L'avenir passe par la transparence. Nous devons montrer que nous voulons regagner le respect du monde".
Peut-il gagner? Michel Platini voulait y croire "avec ce qui s'est passé" mercredi.
Chacune des 209 fédérations de la Fifa a une voix.
L'Afrique (54 voix) devrait rester fidèle à Blatter, considéré comme l'artisan de la première Coupe du monde organisée sur le continent en 2010.
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