Manuel Valls, en visite à Marseille, a dévoilé vendredi le détail de plusieurs centaines de millions d'euros d'investissements publics sur le territoire de la future métropole Marseille-Aix-Provence, tout en affichant sa fermeté face aux élus locaux qui lui réclamaient davantage de moyens pour la création de la nouvelle collectivité.
"L'Etat veut aider Marseille", a assuré le Premier ministre, vantant le soutien "sans précédent" à la ville mené par le gouvernement et son prédécesseur Jean-Marc Ayrault depuis 2012.
Manuel Valls a confirmé une enveloppe exceptionnelle de l'Etat de 50 millions d'euros pour mettre en place la métropole, mais a appelé à la "responsabilité" les élus qui, à l'issue d'un petit déjeuner avec lui, ont déploré une rallonge insuffisante.
"On me disait: 50 millions par an ou 50 millions par mois? Dans ce domaine là, il faut éviter la démagogie. Des élus ne peuvent pas être uniquement en train de demander plus d?argent", a tancé le Premier ministre. "Il y en a toujours qui diront ce n'est pas assez, il en faut plus", a-t-il déploré.
Les présidents des intercommunalités qui doivent fusionner pour former la métropole Aix-Marseille-Provence en 2016 ont déploré vendredi devant les journalistes que les moyens ne soient pas à la hauteur des enjeux de cet ensemble de 92 communes, peuplé de 1,8 millions d'habitants, sur 3.200 km2 au total.
Manuel Valls a évoqué l'hypothèse d'une rallonge de 30 millions d'euros, mais seulement dans le cas où une péréquation des moyens serait mise en place pour les collectivités.
Pour son deuxième déplacement à Marseille en quatre mois, le Premier ministre a détaillé, devant un parterre d'élus, l'attribution des crédits du contrat de plan Etat-région (CPER) de 1,6 milliard d'euros, au terme d'un comité interministériel qui a rassemblé neuf membres de son gouvernement.
- accent mis sur les transports -
L'accent a notamment été mis sur les transports, un des maillons faibles de Marseille et de sa région "qui ne répond pas aux besoins de la population".
Quelque 290 millions d'euros seront issus du CPER -qui court sur la période 2015-2020- pour des projets ferrés et routiers (déviations routières de Martigues Port-de-Bouc et de Miramas, modernisation de la voie ferrée Marseille-Gardanne-Aix, modernisation de la voie ferrée de la Côte bleue)
Le grand port de Marseille, qui peine à rivaliser avec ses concurrents du nord de l'Europe, héritera lui de 300 millions d'euros sur la période.
Manuel Valls a d'ailleurs évoqué l'avenir d'un des plus gros utilisateurs du port: la SNCM.
Une solution concernant l'avenir de la compagnie maritime reliant la Corse au continent, sur lequel le tribunal de commerce de Marseille doit statuer le 10 juin, est "possible" et "peut-être à portée de main", a estimé le Premier ministre.
A cela est venu s'ajouter le soutien affiché de l'Etat à plusieurs grands projets locaux (campus international pour la coopération et le développement, Institut Méditerranéen de la Ville et des Territoires), et quelques "coups de pouce" d'1 million d'euros, par exemple pour améliorer la sécurité de l'hôpital du nord de Marseille.
Manuel Valls, flanqué notamment de Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Najat Vallaud-Belkacem (Education) a dévoilé au total une cinquantaine de mesures, nouvelles ou confirmées, destinées à favoriser l'essor de la future métropole de Marseille Aix-Provence.
Sur le volet sécuritaire, "il reste du chemin à faire mais nous sommes sur la bonne voie", a-t-il jugé.
Même si les statistiques globales de la délinquance affichent un recul depuis 2012, les règlements de compte continuent de se produire régulièrement à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône ces derniers mois.
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