La justice a ordonné vendredi l'expulsion immédiate des squatteurs qui occupent la maison d'une octogénaire à Rennes, rejetant la demande de délai réclamée par leur avocate.
"L'expulsion est ordonnée et les délais sont supprimés pour la propre sécurité des occupants, au vu de l'état de délabrement de la maison", a déclaré à l'AFP Stéphanie Peltier, avocate des deux squatteurs dont l'expulsion était réclamée par la propriétaire des lieux, âgée de 83 ans.
L'affaire avait suscité une certaine émotion à Rennes au début du mois, lorsque des militants --d'extrême-droite selon la police-- avaient tenté de déloger de force les occupants.
La police avait dû s'interposer lorsque des contre-manifestants d'extrême-gauche s'étaient présentés pour défendre les squatteurs installés dans une petite maison en piteux état située non loin de la gare de Rennes.
L'avocate des squatteurs avait demandé des délais avant expulsion, arguant de la détresse financière de ses clients et de l'absence de possibilités de relogement.
Elle a rappelé que ses clients s'étaient dits prêts à quitter les lieux dès qu'une décision de justice serait prise. Le préfet d'Ille-et-Vilaine avait de son côté averti qu'il recourrait si nécessaire à la force publique pour faire évacuer la maison dès la décision du tribunal d'instance de Rennes.
Lors de l'audience la semaine dernière, l'avocat de la propriétaire, Philippe Billaud, avait incriminé la loi sur le droit au logement opposable (Dalo) qui ne laisse que 48 heures à un propriétaire pour demander à la police de faire évacuer des squatteurs, après quoi il doit s'en remettre à une décision de justice. Un député UMP a annoncé le dépôt d'une proposition de loi pour modifier la loi Dalo à cet effet.
La propriétaire, Marie-Yvonne Thamin, avait largement fait état de sa détresse dans la presse locale, expliquant qu'elle ne pouvait récupérer sa maison et risquait de se retrouver à la rue après le décès de son compagnon chez qui elle était installée en dehors de Rennes.
L'avocate des squatteurs faisait valoir de son côté que la maison était laissée à l'abandon depuis des années et que Mme Thamin avait omis de saisir la justice pour demander l'expulsion des occupants illégaux.
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