La Grèce et le risque d'une sortie de ce pays de l'euro ont assombri les débats jeudi des grands argentiers et des dirigeants des banques centrales du G7, tandis que le ton remontait entre Athènes et ses créanciers, le FMI en tête.
La directrice du Fonds monétaire international Christine Lagarde, interrogée par le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung en marge de la réunion à Dresde (est), a reconnu que la sortie de la Grèce de l'euro était une "possibilité".
Un "Grexit" ne signifierait pas "la fin de l'euro", a dit Mme Lagarde, selon le FAZ. Mais c'est quelque chose "auquel j'espère les Européens ne seront pas confrontés parce qu'ils trouveront, espérons-le, un moyen de se mettre d'accord sur l'avenir de la Grèce dans la zone euro", a-t-elle ajouté, selon des déclarations publiées dans la soirée par le FMI pour "clarifier et remettre dans le contexte" cette interview qui a fait grand bruit.
Elle a sonné comme la fin d'un tabou, alors que les responsables européens scandent unanimement que la place de la Grèce est dans l'euro.
Le commissaire européen aux Affaires économique Pierre Moscovici l'a d'ailleurs redit jeudi: "nous voulons tous que la Grèce reste dans la zone euro". "Je ne suis pas là pour réfléchir à des plans B", a-t-il asséné.
Et le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, a mis en garde contre un précédent dangereux. "Du moment où un pays quitterait la zone euro, elle ne serait plus la même union monétaire stable qu'avant", a-t-il dit au quotidien allemand Handelsblatt.
- "pas une menace" -
En tout cas "la Grèce n'est jamais citée comme une menace pour la croissance" dans les discussions du G7, assurait le ministre français des Finances Michel Sapin, "nous sommes beaucoup plus sereins qu'il y a quatre ans".
Le ton s'est à nouveau nettement durci dans les négociations entre la Grèce et ses créanciers (FMI, BCE, Commission européenne), qui, depuis trois mois, oscillent entre périodes d'accalmie et phases de franche confrontation.
Le trio FMI-BCE-Commission européenne juge que les conditions, en termes de réformes et d'engagements budgétaires, ne sont pas remplies pour renflouer le pays au bord de l'asphyxie financière.
M. Moscovici a jugé qu'il restait "beaucoup de travail", même si "on commence à voir des projets de réformes qui ont de la consistance".
La veille, le gouvernement grec avait indiqué que la rédaction d'un accord avait commencé, une information vite démentie par les autres parties.
Dans l'entourage d'un participant à la réunion de Dresde, on affirmait jeudi que "sur le papier il n'y (avait) rien, zéro".
- échanges vifs -
Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des Etats-Unis, du Canada, du Japon, d'Allemagne, de France, du Royaume-Uni et de l'Italie sont présents jusqu'à vendredi dans la capitale saxonne, sur les rives de l'Elbe.
Le dossier grec n'était officiellement pas à l'ordre du jour de la réunion, consacrée sur le papier à la croissance mondiale, aux efforts d'harmonisation fiscale, à la régulation financière, et qui fait office de "brainstorming" avant le sommet du G7 des chefs d'Etat ou de gouvernement les 7 et 8 juin en Bavière.
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