Attaques frontales de dirigeants footballistiques et politiques européens, critiques acerbes dans la presse et objet de tensions russo-américaines: Joseph Blatter est au centre d'une énorme tempête internationale jeudi à la veille de l'élection où il briguera un cinquième mandat de président de la Fifa.
Des voix s'élèvent de toutes parts contre le Suisse (79 ans), après la révélation-déflagration mercredi de deux procédures judiciaires concernant la Fifa ouvertes par les justice américaine et suisse, pour corruption présumée à grande échelle, avec arrestations à Zurich de sept élus de la Fifa et perquisitions de son siège.
. Platini appelle à la démission
Michel Platini, président de l'UEFA qui avait renoncé l'été dernier à se présenter face à M. Blatter, lui a demandé de se retirer: "Je lui ai demandé de démissionner, assez c'est assez; +Sepp+ Blatter m'a écouté, mais il m'a dit +c'est trop tard+".
"Changer de président est la seule façon de changer la Fifa", a martelé le patron du foot européen, qui s'est dit "dépité, éc?uré".
Sa confédération avait demandé mercredi le report du Congrès (cérémonie d'ouverture jeudi soir, travaux et élection présidentielle vendredi), en vain.
La Confédération d'Amérique du nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), a déjà tiré les conséquences du scandale, en révoquant son président Jeffrey Webb et un autre haut-dirigeant, Eduardo Li, tous deux arrêtés.
. Blatter tient bon
Joseph Blatter a rencontré les présidents ou représentants des six confédérations continentales dans la matinée, avant de se poser en défenseur de l'intégrité de la Fifa.
"Les événements d'hier (mercredi), sans précédent, ont jeté une ombre sur le football et sur le congrès" et les actions des suspects arrêtés "jettent la honte et l'humiliation sur le football et demandent des actions et du changement", a déclaré M. Blatter dans son discours d'ouverture du congrès en fin d'après-midi.
"Je ne peux pas surveiller tout le monde, s'est-il défendu. Si certains veulent mal faire, ils tenteront aussi de s'en cacher".
"Les prochains mois ne seront pas faciles pour la Fifa, a-t-il aussi prévenu. Je suis sûr que d'autres mauvaises nouvelles sont à venir. Mais il est important de restaurer la confiance".
. Chances accrues pour le prince Ali ?
La tempête déclenchée mercredi profitera-t-elle au prince jordanien Ali bin Hussein (39 ans), seul candidat face à M. Blatter, qui reste largement favori ?
"Avant les événements de cette semaine, peut-être pas, mais maintenant avec ce qui s'est passé, je pense que Blatter peut être battu", a souligné Michel Platini, sachant déjà qu'une "très grande majorité des fédérations européennes va voter Ali".
A noter aussi le soutien apporté au prince Ali par l'Australie, membre de la Confédération asiatique (AFC).
Une autre confédération s'est également prononcée, mais de manière opposée: la CAF (Afrique) a "réitéré son soutien" à M. Blatter en l'expliquant par le "train de mesures impulsées à la Fifa depuis quelques années pour l'amélioration de la gouvernance".
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