La finale de l'Europa League, mercredi à Varsovie (20h45), a tout du rendez-vous chargé de symboles : le FC Séville, tenant du titre, va tenter d'entrer dans l'histoire en s'offrant un 2e doublé en C3 alors que le Dniepropetrovsk veut redonner sa fierté à une Ukraine déchirée par la guerre civile.
Comme l'a déclaré à l'AFP le défenseur français Benoît Trémoulinas, c'est un moment "extraordinaire" que s'apprête à vivre le club andalou, qui serait, en cas de succès, le premier à inscrire quatre fois son nom au palmarès de l'épreuve, après les sacres de 2006, 2007 et 2014.
Les paillettes et les stars sont du côté du FC Barcelone ou du Real Madrid en Espagne mais la régularité des Sévillans sur la scène européenne a de quoi forcer le respect et c'est logiquement en favoris qu'ils débarquent dans la capitale polonaise.
Véritable spécialiste de la compétition, le FC Séville peut en outre s'appuyer sur son expérience de l'exigeante Liga, bouclée à la 5e place malgré un effectif sans lustre particulier qui fait la part belle à une légion d'anciens joueurs de Ligue 1 (Trémoulinas, Gameiro, Mbia, Kolodziejczak, Krychowiak).
Quasiment personne n'a pu lui résister cette saison en Europa League et hormis une défaite sans conséquences en phase de groupes à Rotterdam (2-0), son parcours s'est apparenté à une aimable promenade, surtout avec le début des matches à élimination directe où Mönchengladbach, Villarreal, le Zenit Saint-Pétersbourg et surtout la Fiorentina en demi-finale n'ont pas trouvé la faille.
Le "Dniepro" est donc prévenu, d'autant que l'entraîneur sévillan Unai Emery disposera de ses principales forces vives, avec une équipe très solide au milieu et très rapide en contre. Seuls manqueront à l'appel le défenseur central argentin Nico Pareja, très bon cette saison, et le milieu uruguayen Sebastian Cristoforo.
- Force mentale -
Mais les Ukrainiens sont habités par une force qui dépasse le cadre strictement sportif et leur a permis de renverser des montagnes en C3. Jamais le club n'avait jusqu'ici dépassé les quarts de finale d'une compétition continentale et le voilà aux portes d'un titre qui serait une petite bouffée d'oxygène pour un pays en proie à l'est à un conflit entre les forces gouvernementales et des milices pro-russes ayant fait 6000 morts et un million de déplacés depuis fin 2013, selon l'ONU.
Une fois la qualification pour la finale actée aux dépens du Napoli (1-1, 1-0), l'entraîneur Myron Markevich a d'ailleurs tenu à la dédier aux victimes des combats dans la partie orientale de l'Ukraine. Le "Dniepro" a subi les effets directs de la guerre civile puisqu'il a dû délocaliser ses matches européens à Kiev, à près de 400 km de ses bases.
Le défi reste de taille pour un club qui aspire à marcher sur les traces du Dynamo Kiev du légendaire Valery Lobanovsky, double lauréat de la Coupe des Coupes sous les couleurs soviétiques (1975, 1986), et du Shakhtar Donetsk, seul vainqueur ukrainien d'un tournoi européen depuis l'indépendance (Coupe de l'UEFA en 2009).
Mais son tableau de chasse (Ajax Amsterdam, Olympiakos Le Pirée, Naples), son gardien de fer (Denys Boyko) et le mental à toute épreuve qui se dégage de cette formation devraient inciter les Sévillans à la prudence.
"S'ils ont battu ces équipes, ils sont capables de battre Séville", a reconnu Unai Emery sur le site internet de l'UEFA.
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