Le gouvernement britannique a annoncé mercredi un projet de loi confirmant l'organisation d'ici à la fin 2017 d'un référendum sur "le maintien ou pas" du Royaume-Uni dans l'Union européenne, illustrant la volonté du Premier ministre David Cameron d'avancer au plus vite sur ce dossier.
Ce projet de loi a été annoncé devant le parlement de Westminster par Elizabeth II à l'occasion du traditionnel discours de la reine. Lu par la souveraine mais rédigé par le gouvernement, il présente les grandes lignes du programme législatif et marque l'ouverture de la session parlementaire annuelle.
"Une loi sera présentée pour organiser un référendum sur le maintien ou pas (du Royaume-Uni) dans l'Union européenne avant la fin 2017", a-t-elle déclaré devant les parlementaires et les membres du gouvernement Cameron, qui ont écouté le discours debout. Le scrutin pourrait intervenir dès 2016.
M. Cameron avait promis pendant sa campagne électorale de mettre en place cette consultation en cas de victoire aux législatives du 7 mai, que son parti a largement remportées face aux travaillistes, permettant aux Tories de conquérir une courte majorité absolue à la chambre des Communes.
Elizabeth II, vêtue d'une robe d'apparat et coiffée de sa couronne, a également annoncé que le gouvernement introduirait un texte visant à garantir un gel des impôts pesant sur les ménages (impôt sur le revenu, TVA et prélèvements sociaux) jusqu'en 2020.
"Notre première priorité est d'aider les travailleurs", a martelé David Cameron lors du débat qui a suivi le discours de la reine.
"Nous craignons que la réalité du discours de la reine soit très différente de la rhétorique", a de son côté estimé Harriet Harman, leader de l'opposition travailliste le temps que le Labour élise un nouveau dirigeant.
"La Grande-Bretagne ne peut pas réussir avec des emplois peu qualifiés, peu rémunérés et précaires", a-t-elle jugé. Des centaines de manifestants étaient attendus près du 10, Downing Street en fin d'après midi pour dénoncer les "politiques d'austérité".
-Feuille de route du gouvernement-
Le gouvernement conservateur compte également mettre en ?uvre la dévolution d'une "large gamme de pouvoirs" à l'Écosse. Cette mesure avait été promise en guise de compensation par M. Cameron après la victoire du "non" au référendum d'indépendance en septembre.
Le programme gouvernemental prévoit aussi de nouvelles dispositions pour interdire "les organisations extrémistes" impliquées dans la radicalisation de jihadistes, de même qu'un texte controversé qui pourrait contraindre les opérateurs de téléphonie et les fournisseurs d'accès internet à fournir des données personnelles d'utilisateurs.
Sur l'Europe, la reine a rappelé que le gouvernement n'organiserait de référendum qu'à l'issue d'une phase de renégociation des conditions d'appartenance du Royaume-Uni au bloc des 28.
Les détails du projet de loi seront officiellement présentés aux députés jeudi, puis discutés à la chambre des Communes. Selon divers médias, la question posée aux Britanniques sera du type: "Le Royaume-Uni doit-il rester un membre de l'UE?", une formulation positive qui place les europhiles dans le camp du "oui".
David Cameron, favorable au maintien de son pays dans une union réformée, doit évoquer le sujet en fin de semaine lors de rencontres prévues avec le président français François Hollande à Paris et la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin.
Sur la question du remplacement de la convention européenne des droits de l'Homme par un texte britannique, le gouvernement a finalement décidé de commencer par une consultation sur ce sujet polémique qui rencontre une ferme opposition jusque dans les rangs conservateurs.
- Les fastes du royaume -
Il s'agissait du 62e "discours de la reine" prononcé par Elizabeth II. Depuis le début de son règne en 1953, elle n'a fait défaut qu'à deux reprises, en 1959 et 1963, parce qu'elle était enceinte.
Si le protocole a été considérablement simplifié au fil des siècles, il émane toujours une atmosphère surannée de cette tradition remontant à 1536.
La reine a parcouru en carrosse doré le court trajet entre le palais de Buckingham et Westminster. Au parlement, sa Majesté s'est assise sur le trône de la chambre des Lords, avec à sa gauche son époux, le duc d'Edimbourg. Le Prince Charles et son épouse Camilla étaient également présents.
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