Elizabeth II prononce mercredi le "Discours de la reine", cérémonie fastueuse et solennelle où elle dévoilera le programme législatif du gouvernement conservateur de David Cameron, avec en vedette l'officialisation d'un projet de référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne (UE).
Ce discours marque l'ouverture de la nouvelle session du Parlement de Westminster après les élections législatives du 7 mai qui ont conduit à la réélection de M. Cameron.
Contraint de former en 2010 une coalition gouvernementale avec les centristes du Parti libéral démocrate, David Cameron dispose cette fois d'une courte majorité absolue à la Chambre des communes.
Le Premier ministre et son équipe ont passé le début de semaine à mettre la dernière main au discours que la reine ne rédige pas, mais qu'elle lit sur un ton monocorde comme pour mieux souligner sa neutralité.
Tradition remontant à 1536, cette adresse d'une dizaine de minutes détaille le programme législatif du gouvernement.
On retiendra surtout cette année le référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE, que M. Cameron a promis d'organiser au plus tard à la fin 2017 à l'issue d'une phase de renégociation des conditions d'appartenance de son pays au groupe des 28.
Les modalités d'organisation de cette consultation qui pourrait intervenir dès 2016 seront précisées dans un projet de loi, présenté jeudi par la gouvernement.
Le Premier ministre britannique, favorable au maintien de son pays dans une union réformée, a reçu lundi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker pour lui présenter ses revendications. Il devait consacrer le reste de la semaine à la poursuite de son offensive diplomatique.
M. Cameron doit notamment dîner jeudi à l'Élysée avec le président français François Hollande et rencontrer vendredi la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin.
- Manifestation anti-austérité -
Le "Discours de la reine" devait également aborder la dévolution de nouveaux pouvoirs à l'Ecosse, promis par M. Cameron après la victoire du non au référendum d'indépendance en septembre, sujet qui devrait être suivi de près par le Parti nationaliste écossais (SNP). Après leur victoire historique aux législatives, les indépendantistes sont devenus, avec 56 députés, la troisième force politique à Westminster, derrière l'opposition travailliste.
Le discours devait inclure en outre plusieurs sujets qui font débat au Royaume-Uni, comme une loi sur les droits de l'homme préférée à un cadre européen, et un programme économique comprenant des coupes à hauteur de 12 milliards de livres (16,9 milliards d'euros) par an dans les dépenses sociales.
"Nous avons un mandat du peuple britannique et un programme détaillé à mettre en ?uvre", a souligné M. Cameron dans un communiqué. "Nous allons nous mettre à la tâche sans perdre une minute", a ajouté le Premier ministre, qui devait s'adresser aux parlementaires après le discours.
Ses opposants non plus n'ont pas perdu de temps. Des centaines de manifestants sont attendus mercredi près du 10, Downing Street.
"Les politiques d'austérité nous font souffrir depuis trop longtemps", a déclaré Sam Fairbairn, un des organisateurs, en dénonçant la "chute du niveau de vie" dont le gouvernement Cameron est, selon lui, responsable.
- Les fastes du royaume -
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