Le député (PS) Philippe Duron, président d'une commission d'élus et experts qui a planché sur le devenir des trains Intercités et rend un rapport sur le sujet mardi, estime nécessaire de "revisiter complètement l'offre" et "de dynamiser le réseau".
"Il faut revisiter complètement l'offre, dynamiser le réseau et offrir des solutions adaptées à la demande", a affirmé à l'AFP le député du Calvados, spécialiste des transports, qui doit dévoiler son rapport à la mi-journée.
Le Parisien-Aujourd'hui en France affirmait mardi que ce rapport "préconise d'abandonner plusieurs trains de nuit et des dessertes trop coûteuses".
Mais Philippe Duron précise qu'il ne s'agit pas de fermetures de lignes: certains trajets effectués par ces trains d'équilibre du territoire (TET) "ne relèvent pas des TET, font du cabotage", et circulent souvent en doublon avec des trains régionaux (TER). Ces derniers doivent, dans certains cas, remplacer les TET, lesquels ont pour vocation de "relier des grandes villes, avec une vitesse, des temps de parcours acceptables".
Ainsi, la commission juge indispensable d'en "revisiter le périmètre", et de mettre au point un "accord entre l'Etat et les régions".
Pour la commission, la priorité est de "renouveler le matériel, c'est une urgence, il y a un problème de sécurité et d'attractivité commerciale. Les trains ont en moyenne plus de 35 ans, on ne peut pas attendre" pour passer les commandes et remplacer les vieilles rames Corail.
"Quand vous voyez qu'un train Intercités, pour faire Bordeaux-Lyon, met plus de six heures, là où une compagnie aérienne low-cost met une heure, ça n'a pas de pertinence", souligne-t-il.
Il estime néanmoins qu'"il ne doit pas y avoir de territoire qui n'ait pas une offre moderne, efficace", et que l'autocar peut, dans certains cas, effectuer des liaisons rapides, "quand l'état de la voie ferrée ne permet pas d'atteindre une vitesse comparable".
Le député insiste également sur une "nécessaire approche économique et financière viable", alors que le déficit attendu pour 2015 avoisine les 400 millions d'euros pour les Intercités.
Reprenant l'exemple d'un trajet entre Bordeaux et Lyon, il explique que le voyage, en train, "coûte 137 euros, et est subventionné, en plus, à hauteur de 281 euros. Face à cela, le même trajet avec une compagnie aérienne low-cost coûte 96 euros".
"Sur des lignes comme Paris-Cherbourg ou Paris-Amiens, la SNCF pourrait gagner de l'argent", commente-t-il.
Par ailleurs, il estime que "la SNCF doit améliorer ses méthodes de production", citant notamment l'exemple des ateliers de maintenance des TET qui "contrairement aux ateliers du TGV, sont souvent vétustes". "On doit pouvoir (les) faire travailler hors des horaires de pointe, () quand les rames ne sont pas utilisées".
Au cours des six mois de travail de cette commission, réunie à la demande du Premier ministre Manuel Valls, "nous sommes allés en Autriche, en Allemagne, en Angleterre, en Suisse: () il n'y a pas de fatalité au déclin", a-t-il ajouté.
La commission est ainsi "favorable à des expérimentations" d'ouverture à la concurrence, un processus "inéluctable", auquel "il faut (se) préparer". Sur certaines lignes, "la SNCF n'a pas envie de se battre", car elle a "des frais fixes très importants", ajoute Philippe Duron.
Pour le député, il faut également une "autorité organisatrice forte, qui puisse parler avec autorité à la SNCF et aux régions", et supprimer l'actuelle "confusion entre l'Etat et la SNCF".
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