Absolument irrésistible sur les dix derniers mois, Novak Djokovic est en position de force pour enfin gagner Roland-Garros, un tournoi qui se refuse obstinément à lui, mais le N.1 mondial pourrait encore voir Rafael Nadal se dresser en travers de son chemin.
Depuis 2011, année au cours de laquelle il a remporté trois tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Wimbledon et US Open) et occupé pour la première fois le sommet du classement ATP, Djokovic a fait d'une victoire à Paris son obsession.
Roland-Garros est le dernier grand titre lui faisant défaut, avec la médaille d'or olympique. Soulever enfin la Coupe des Mousquetaires propulserait le Serbe, déjà huit fois titré en Grand Chelem, dans une nouvelle dimension.
Il entrerait dans une confrérie prestigieuse en devenant seulement le huitième joueur dans l'histoire à avoir décroché les quatre "Majeurs", après Fred Perry, Donald Budge, Rod Laver, Roy Emerson, Andre Agassi, Roger Federer et Nadal.
Après son sacre à l'Open d'Australie le 1er février, il pourrait aussi se prendre à rêver à un impossible "Grand Chelem" sur l'année civile, ce que seuls l'Américain Donald Budge (1938) et l'Australien Rod Laver (1962 et 1969) ont réussi à faire.
Djokovic est dans la dynamique idéale pour voir ses espoirs se matérialiser. Il a régné sur le début de saison, l'emportant en Australie, mais aussi à Indian Wells, Miami, Monte-Carlo et Rome. Il reste sur 22 succès de rang.
"C'est évidemment très encourageant de savoir que j'ai gagné tous les grands tournois depuis octobre dernier (avec Paris-Bercy et le Masters fin 2014, Ndlr) et que je joue mon meilleur tennis", a-t-il reconnu vendredi.
Mais le Serbe a déjà été dans cette situation auparavant. En 2011, il restait sur 43 victoires d'affilée quand il avait été battu en demi-finales par Federer. Ces trois dernières années, ils s'est approché du paradis, mais est tombé à chaque fois sur Nadal, en finale en 2012 et 2014, et en demi-finale en 2013.
Une nouvelle édition de ce classique est prévue cette année dès les quarts de finale. Pour la première fois de sa carrière, Nadal a abordé Roland-Garros sans être classé parmi les quatre premières têtes de série (N.6), ce qui a précipité cette "finale" anticipée.
- L'armure de Nadal s'est craquelée -
Depuis 2005, l'Espagnol terrorise tout le monde à Paris, où il vise un dixième titre. Il n'y a connu qu'une défaite, en 2009 face au Suédois Robin Soderling, pour 66 victoires. Mais cette année, son armure s'est craquelée.
Pour la première fois de sa carrière, il n'a remporté aucun des Masters 1000 sur terre battue qui précèdent Roland-Garros. Et il se présente à Paris avec son pire ratio victoires/défaites (17/5) sur terre battue.
Honnête, il a admis que sa confiance en était un peu affectée. Mais le Majorquin n'est pas homme à se laisser abattre facilement et il peut fort bien s'adjuger un quinzième titre du Grand Chelem, ce qui le rapprocherait un peu plus du record de Federer (17).
L'enjeu est similaire dans le tableau féminin pour Serena Williams. Si elle enlève son troisième titre (2002, 2013) à Paris, elle signera le vingtième succès de sa carrière en Grand Chelem, à deux unités seulement du record de l'Allemande Steffi Graf (22).
Après son triomphe à Melbourne, l'Américaine pourrait aussi, comme Djokovic, lorgner le "Grand Chelem". Cet exploit n'a été réalisé que par sa compatriote Maureen Connolly (1953), l'Australienne Margaret Smith Court (1970) et Graf (1988).
Williams a déjà gagné les quatre tournois du Grand Chelem à la suite, mais pas sur l'année calendaire (2002-2003). Seules quatre joueuses (Court, Graf, Monica Seles et Jennifer Capriati) ont réussi le difficile enchaînement entre l'Open d'Australie et Roland-Garros, dans l'ère Open (depuis 1968).
La terre battue est la surface la moins favorable à la N.1 mondiale. Elle a connu à Paris quelques échecs retentissants, avec une élimination au premier tour en 2012 et au deuxième tour l'an passé.
Blessée au coude droit avant Roland-Garros, elle ne possède pas forcément une marge de manoeuvre énorme par rapport à sa grande rivale, la Russe Maria Sharapova (N.2), sacrée en 2012 et 2014, et finaliste en 2013.
Les Français et Françaises tenteront d'animer ce tournoi qui leur tient tant à coeur. Mais seul Gaël Monfils, placé dans l'autre moitié de tableau que celle de Nadal et Djokovic, semble réellement pouvoir tirer son épingle du jeu.
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