C'est avec la tête remplie de doutes et l'ombre embarrassante du N.1 mondial Novak Djokovic que Rafael Nadal part dimanche à la conquête de la "decima", le défi fou de décrocher une dixième victoire à Roland-Garros.
Depuis son premier sacre à Paris en 2005, quelques jours à peine après avoir fêté son 19e anniversaire, l'Espagnol a exercé l'une des dominations les plus implacables de l'histoire du sport.
Il s'est déjà imposé neuf fois à Roland-Garros. Bien plus que l'ancien roi de la terre battue, le Suédois Björn Borg, titré six fois à Paris, et qu'aucun autre joueur dans un tournoi du Grand Chelem.
Son bilan y est surréaliste : 66 victoires pour une seule défaite, infligée en 2009 par un géant venu du Nord, le Suédois Robin Soderling, alors que le Majorquin était diminué physiquement par des douleurs aux genoux et atteint moralement par la séparation récente de ses parents.
Cette seule statistique suffit à faire du Majorquin un favori incontournable de cette 114e édition. Mais il s'attaque à son plus grand défi en date, car jamais il n'avait paru aussi vulnérable que cette année.
Titré à quatorze reprises en Grand Chelem, Nadal a connu un début de saison très difficile, qui l'a vu descendre à la 7e place mondiale, son plus mauvais classement depuis dix ans.
Il aborde ce Roland-Garros avec le pire ratio victoires/défaites (17/5) sur terre battue de sa carrière. Pour la première fois, il n'a gagné aucun Masters 1000 avant d'arriver à Paris.
Son seul titre sur terre battue cette saison remonte à février, à Buenos Aires, un tournoi mineur. Il a subi la loi de Djokovic en demi-finale à Monte-Carlo, a été éliminé au troisième tour à Barcelone par l'Italien Fabio Fognini et en quarts de finale à Rome par le Suisse Stan Wawrinka.
Sa finale perdue à Madrid face au Britannique Andy Murray n'a pas suffi à complètement le rassurer. Ces derniers mois, il est apparu moins dominateur physiquement et sa confiance a été affectée par ses résultats.
"Forcément, quand vous perdez plus que les autres années, votre confiance baisse un peu", a-t-il admis vendredi, tout en estimant malgré tout n'avoir pas cessé de s'améliorer depuis le début de l'année.
- Djokovic-Nadal dès les quarts ?-
Pour la première fois de sa carrière, Nadal est arrivé à Roland-Garros sans figurer parmi les quatre premières têtes de série. Son statut de tête de série N.6 aura d'ailleurs des conséquences majeures pour l'issue finale du tournoi.
Le tirage au sort l'a en effet jeté dans les pattes de Djokovic dès les quarts de finale, au grand dépit - probablement - des organisateurs. Contrairement à Nadal, le Serbe n'a jamais semblé aussi fort.
Pas même en 2011, quand il avait aligné 41 succès consécutifs et décroché trois titres du Grand Chelem (Australie, Wimbledon, US Open).
Cette année, en cinq mois, le N.1 mondial a déjà remporté l'Open d'Australie et les Masters 1000 d'Indian Wells, Miami, Monte-Carlo et Rome. Il reste sur 22 victoires de rang.
"Aborder Roland-Garros avec autant de confiance aide", a-t-il avoué. "J'ai été plusieurs fois très près de gagner ici. Je n'ai pas réussi à le faire, mais cela ne me décourage pas de continuer à essayer."
Roland-Garros est le rêve absolu de Djokovic, le dernier titre du Grand Chelem manquant à son palmarès. Et la pression sera lourde sur les épaules du Serbe, qui a échoué face à Nadal en finale en 2012 et 2014, et en demi-finales en 2013.
Djokovic sait que, même s'il traverse une mauvaise passe, l'Espagnol reste un joueur prodigieux, un combattant hors pair qui n'abandonnera pas sa couronne sans lutter jusqu'à l'extrême limite de ses forces.
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