L'enquête pour fraude fiscale dans laquelle les élus de Levallois-Perret, Patrick et Isabelle Balkany, sont mis en examen, a été élargie jeudi à leurs déclarations de patrimoine, jugées suspectes par la Haute autorité pour la transparence (HATVP), a-t-on appris de source judiciaire.
Le parquet national financier a pris un réquisitoire supplétif pour des faits présumés d'omission de déclaration substantielle d'une partie du patrimoine et évaluation mensongère, visant les déclarations des deux élus entre 2011 et 2014, a précisé la source.
Le député-maire UMP de Levallois-Perret et son épouse, qui est première adjointe à la mairie, sont mis en examen dans cette enquête, instruite au pôle financier de Paris, pour blanchiment de fraude fiscale.
Les investigations portent notamment sur deux villas luxueuses, situées à Saint-Martin aux Antilles et à Marrakech (Maroc), que le couple est soupçonné de n'avoir pas déclarées au fisc pendant des années.
Pour la villa de Marrakech, les enquêteurs les soupçonnent de s'être dissimulés derrière des sociétés off-shore et d'avoir utilisé comme prête-nom l'un de leurs proches, Jean-Pierre Aubry, ancien directeur général de la société d'économie mixte d'aménagement de Levallois, la Semarelp.
Ce dernier est mis en examen, tout comme l'avocat Arnaud Claude, associé de Nicolas Sarkozy, un intime du couple Balkany. L'avocat est soupçonné d'avoir participé au montage sur la villa de Marrakech.
La semaine dernière, Patrick Balkany a été contraint de remettre son passeport à la justice dans le cadre de son contrôle judiciaire, qui lui interdit de quitter le territoire national métropolitain.
Début mai, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) avait annoncé avoir transmis un signalement au parquet national financier, compte tenu d'"un doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité" des déclarations de patrimoine du couple.
Selon une source proche du dossier, la HATVP vise notamment une sous-évaluation de leur part concernant le moulin de Cossy, propriété à Giverny (Eure) que le couple Balkany a léguée à ses enfants mais dont il a encore l'usufruit. Les villas de Marrakech et Saint-Martin sont aussi visées.
"Je suis comme d'habitude ravi d'apprendre par la presse les évolutions de procédure. Je l'apprends par vous", a déclaré l'avocat du couple, Me Grégoire Lafarge, contacté par l'AFP.
"Mes clients répondront quand on leur demandera", a-t-il ajouté.
En dépit de ses ennuis judiciaires, Patrick Balkany a été réélu au premier tour à Levallois avec sa femme comme première adjointe, aux municipales de 2014
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