L'ancienne directrice des ressources de l'UMP, Fabienne Liadzé, a de nouveau été mise en examen dans l'affaire Bygmalion, qui porte sur un système présumé de fausses factures durant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, a appris l'AFP jeudi de sources concordantes.
Déjà mise en examen début octobre, avec deux autres ex-cadres de l'UMP, dont l'ex-directeur général Eric Cesari, pour faux et usage de faux et pour abus de confiance au préjudice du parti, Fabienne Liadzé a été mise en examen mercredi, a précisé une source judiciaire. Son interrogatoire a duré toute la journée, a-t-on aussi indiqué.
Fabienne Liadzé réfute toute implication dans un système de fausses factures adressées à l'UMP par une filiale de Bygmalion, Event and Cie, afin que le parti prenne indûment en charge des dépenses de meetings de Nicolas Sarkozy. Un dispositif dont les enquêteurs soupçonnent qu'il était destiné à dissimuler une explosion du plafond de campagne autorisé (22,5 millions d'euros), les coûts réels des meetings étant sous-évalués dans le compte officiel. Les enquêteurs évaluent à environ 18,5 millions d'euros les fausses factures relatives à des conventions UMP, dont la plupart n'ont pas été organisées.
Fabienne Liadzé "nie avoir eu connaissance de quoi que ce soit de frauduleux. Sa position n'a pas varié", a déclaré son avocate, Me Solange Doumic, contactée par l'AFP.
Les juges d'instruction ont mis en examen dix personnes: quatre anciens cadres de Bygmalion, dont trois ont reconnu leur implication dans la fraude, trois ex-cadres de l'UMP et trois responsables de la campagne de Nicolas Sarkozy, dont son directeur Guillaume Lambert et son trésorier Philippe Briand, qui contestent leur participation au système.
Fabienne Liadzé est notamment mise en cause par les déclarations de l'ancien patron d'Event and Cie, Franck Attal. Dans une audition, il a expliqué avoir évoqué le sujet avec elle durant la campagne, disant qu'"elle le vivait mal", selon une source proche du dossier. Selon Franck Attal, c'est aussi avec elle que le comptable d'Event and Cie était en contact pour les factures.
Fabienne Liadzé réfute cette version. Lors de sa garde à vue, en octobre, elle a assuré avoir validé de bonne foi pendant la campagne les factures d'Event and Cie relatives aux conventions de l'UMP, après avoir eu le feu vert de Jérôme Lavrilleux, alors bras droit du patron du parti Jean-François Copé.
Jérôme Lavrilleux, dont le Parlement européen a levé l'immunité parlementaire mardi, a livré une autre version, qui met en cause Fabienne Liadzé.
Nicolas Sarkozy n'a été mis en cause par aucun protagoniste. Mais, durant une garde à vue début avril, Guillaume Lambert a affirmé l'avoir informé vers la mi-mars 2012, donc plusieurs semaines avant le premier tour, de "contraintes budgétaires" après une alerte d'un expert-comptable sur un risque de dépassement du plafond, selon des sources proches du dossier.
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