L'Union européenne a mis sur pied lundi une opération navale sans précédent pour combattre le trafic de migrants en Méditerranée, après une série de naufrages meurtriers, a annoncé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
"La décision établissant une opération navale de l'UE afin de casser le +business model+ des réseaux de passeurs et trafiquants en Méditerranée vient d'être prise", a indiqué Mme Mogherini sur son compte Twitter.
"Maintenant, les préparatifs démarrent. J'espère que tout sera prêt pour lancer l'opération dès juin", une fois fixées les contributions en personnel et moyens des États membres, a déclaré Mme Mogherini lors d'une conférence de presse.
Elle a toutefois insisté sur la nécessité d'une "résolution sous le chapitre 7" des Nations unies afin de donner un "cadre juridique" incontestable à la mission.
Le texte adopté par les 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE, après une réunion avec leurs homologues de la Défense, présente prudemment plusieurs étapes pour le déploiement de cette mission sans précédent, afin de garantir que les opérations des marines européennes engagées respectent bien le droit international.
Les Européens pourront lancer sans feu vert de l'Onu, dès juin, "la détection et surveillance de filières de l'immigration par une collecte d'informations et des patrouilles en haute mer", décrit le texte.
En revanche, toute opération plus musclée devra attendre l'adoption d'une résolution à l'ONU. Ce vote ne devrait pas intervenir avant la fin de la semaine, selon une source européenne.
Mme Mogherini s'est montrée optimiste lundi matin, assurant n'avoir rencontré "aucune résistance politique majeure" quand elle a plaidé en faveur du projet au Conseil de sécurité il y a une semaine.
Si l'ONU le leur permet, les Européens veulent pouvoir "arraisonner, fouiller et capturer" des navires suspectés de servir au trafic, et aussi les forcer à changer de cap, en haute mer mais aussi dans les eaux territoriales libyennes.
Ils veulent aussi "se débarrasser de" navires et d'autres "actifs" des trafiquants, ou les "rendre inutilisables", selon le texte.
L'Union européenne espère aussi obtenir "le consentement" préalable des autorités libyennes, alors que ce pays, devenu la principale plateforme de l'immigration, est plongé dans le chaos sécuritaire et politique, avec deux parlements et gouvernements rivaux.
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