Autonomie accrue des établissements
"Une de nos principales raisons d'opposition à cette réforme, c'est la part d'autonomie importante donnée à chaque établissement", explique Anne Koechlin, co-secrétaire général du Syndicat National des Enseignants du Second Degré (SNES). Concrètement, chaque collège déciderait quoi faire de 20% du volume horaire de l'enseignement. "Cela va engendrer des situations très différentes entre les établissements, entre ceux qui vont choisir de faire du demi-groupe en accompagnement personnalisé en 6e, ceux qui vont faire du demi-groupe en SVT...", pointe du doigt la responsable, professeure dans l'Eure. Surtout, les professeurs craignent une autonomie qui se base sur des décisions à défaut des équipes pédagogiques avec un chef d'établissement décidant en dernier ressort et pouvant diviser les enseignants.
Des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) polémiques
Nouveauté de la réforme, la mise en place d'EPI en 5e, 4e, 3e à raison de trois heures par semaine. Ces enseignements - huit thèmes sont proposés - vont permettre de croiser les enseignements entre diverses disciplines. "Mais les thèmes sont imposés et pris sur le temps des autres disciplines, c'est là que cela pose problème." Autre problème, selon le SNES, la non prise en compte des professeurs qui travaillent à cheval sur différents établissements et qui ne pourront pas travailler ensemble régulièrement et préparer sereinement ces EPI.
L'accompagnement personnalisé
Proposé aujourd'hui seulement en 6e, l'accompagnement personnalisé sera étendu à tous. Problème, selon les professeurs : "Cet accompagnement se fait au détriment des disciplines. Aujourd'hui, un professeur de français donne cinq heures de cours auxquelles s'ajoute une heure (souvent) d'accompagnement personnalisé. Avec la réforme, il donnera 4h30 de cours dont 1h30 d'accompagnement personnalisé."
Les langues anciennes
Le latin et le grec ne seront plus désormais enseignés de façon autonome : leur enseignement sera intégré au français sous forme d'une initiation et dans un EPI intitulé "Langues et cultures de l'Antiquité". Un enseignement de complément sera proposé pour ceux qui veulent l'approfondir. Une réforme faite alors que "le nombre d'enfants pratiquant le grec et le latin est en progression constante d'année en année", assurent les représentants du SNES.
Les sections bilangues
Ces classes bilangues - où, dès la 6e, les collégiens apprennent une seconde langue étrangère - seraient rendues obsolètes par l'introduction de l'apprentissage d'une seconde langue dès la 5e, contre la 4e aujourd'hui. Jugées comme élitistes par le gouvernement, ces classes permettent selon les enseignements de tirer les autres élèves vers le haut.
Manifestation
Les enseignants du second degré se rassemblent mardi 19 mai à 10h30 devant le Rectorat avant de manifester en ville, notamment devant la Mairie. C'est une journée-test avant de donner des suites à la mobilisation. Chez les professeurs, on assure que "l'on a pas senti une telle tension depuis longtemps".
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