Le chanteur Jean-Luc Lahaye, ex-vedette des années 80 connu pour son titre "Papa chanteur", a écopé lundi d'un an de prison avec sursis pour corruption de mineure de 15 ans, huit ans après avoir été condamné dans une affaire similaire.
L'artiste de 62 ans, qui n'était pas présent lors de la lecture de la décision au tribunal correctionnel de Paris, était poursuivi pour avoir demandé à une jeune fille de moins de 15 ans de s'adonner à des jeux sexuels par webcam interposée.
Lors du procès, qui s'est tenu à huis clos le 23 mars, le parquet avait requis deux ans de prison avec sursis contre le chanteur, déjà condamné en 2007 à 10.000 euros d'amende pour des relations sexuelles avec une mineure de 15 ans.
C'est grâce à Facebook que l'affaire a été révélée, a rappelé la présidente: le système d'alerte de lutte contre la pédopornographie du réseau social avait confondu le chanteur, en repérant les photos au "caractère éminemment pédopornographique" échangées avec une jeune fille entre mars et août 2013 et alors que la victime était "indubitablement mineure au vu de sa morphologie".
Le tribunal a estimé que l'ancienne star des années 80 connaissait précisément la date de naissance de la jeune fille avec qui il tchattait.
Contacté dans un premier temps par la jeune fille, Jean-Luc Lahaye s'est montré "très prudent au début, demandant la date de naissance, se remémorant le code pénal". Puis le chanteur a, selon ses propres déclarations lors du procès, "baissé la garde" et demandé que la jeune demoiselle se "mette nue". Elle refuse d'abord, lui menace de "décrocher", elle accepte.
L'artiste réclame des "photos hots", devient alors "de plus en plus exigeant () exploitant la vulnérabilité" de la jeune fille "prête à tout pour garder contact avec son idole" et réclamant d'elle "des actes obscènes".
- Plutôt les femmes de 18-35 ans -
Selon le tribunal, il a "éveillé chez elle une sexualité perverse et dégradante".
La victime recevra 5.000 euros au titres des dommages et intérêts, ainsi que le remboursement de ses frais de justice.
"L'essentiel, c'est qu'il ait été condamné" a simplement commenté Me Thomas Desrousseaux, avocat de la partie civile.
Jean-Luc Lahaye a cependant été relaxé des chefs de proposition sexuelle à mineur de moins de quinze ans et de détention d'images pédopornographique de mineur de moins de quinze ans, "aucun élément ne permettant de montrer qu'il a enregistré ces images" sur son disque dur.
Selon un des avocats du chanteur, Me Jean-Philippe Touati, ce motif était celui qui "blessait le plus" Jean-Luc Lahaye, qui n'écarte pas la possibilité de faire appel de la condamnation.
En février, lorsque l'affaire avait été révélée par la presse, l'interprète de "Femme que j'aime" avait affirmé n'avoir "jamais eu d'addiction ni d'attirance pour les mineurs", avant d'ajouter "la France sait depuis toutes ces années que ma préférence, évidemment, va pour la tranche d'âge 18-35 ans, plutôt que 65 ans. Je l'avoue, je le reconnais: je ne pense pas que ce soit un crime ni un problème d'immoralité".
Plusieurs associations de défense des enfants, parties civiles dans ce dossier, recevront 500 euros chacune.
Pour Me Vincent Nioré, autre avocat de M. Lahaye, "le tribunal a insisté sur la carence affective dont il a souffert lorsqu'il était enfant".
Abandonné petit et élevé par la DDASS, Jean-Luc Lahaye avait raconté son parcours dans un livre à succès intitulé "Cent Familles". Il avait repris ces dernières années le chemin de la scène, multipliant les tournées avec des chanteurs à succès qui interprètent leurs tubes des années 80.
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