Manuel Valls a poursuivi lundi sa contre-offensive visant à défendre la réforme du collège portée par sa ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, à la veille d'un mouvement de grève lancé dans l'enseignement secondaire.
Le Premier ministre, qui a publié lundi dans Libération une tribune où il s'en prend aux "contrevérités" portées selon lui par les opposants au projet du gouvernement, s'est présenté comme le défenseur d'une "école pour tous" et pas "seulement pour certains".
"Je pense que c'est difficile de réformer l'école", a avancé M. Valls, invité pendant plus d'une heure lundi matin sur France Culture, "parce qu'elle est au coeur de la construction républicaine, parce que depuis que Jules Ferry a construit l'école de la République, chaque fois qu'on parle de l'école, il y a des débats".
"Et peut-être aussi parce que derrière cela, il y a deux conceptions qui s'affrontent, entre l'idée d'une école pour tous et une école seulement pour certains", a-t-il estimé, faisant référence aux propositions de l'ancien ministre UMP Bruno Le Maire.
"Il y a là une autre conception d'une école, qui, elle, est inégalitaire, qui ne donne pas les chances pour tous. Nous voulons, nous, élever le débat, nous voulons élever le niveau pour tous les élèves", a plaidé M. Valls.
Dans un entretien à Libération, M. Le Maire, en première ligne à droite contre la réforme de Mme Vallaud-Belkacem, propose lundi de "remplacer le collège unique par un collège diversifié", de supprimer la deuxième langue vivante obligatoire au collège, ou encore de créer un corps unique d'enseignants.
Dans sa tribune également publiée par le quotidien, Manuel Valls déplore que l'école ne soit "plus le rempart qu'elle devrait être contre la reproduction sociale", et qu'"au contraire : elle l'encourage, elle fabrique de l'échec, de l'exclusion".
Toujours sur le volet éducatif, le Premier ministre a indiqué sur France Culture que le portefeuille de la Recherche, attribué à Mme Vallaud-Belkacem depuis le départ de la secrétaire d'Etat Geneviève Fioraso, serait attribué "en juin".
- "L'obsession" du chômage -
M. Valls s'est également exprimé sur un autre volet important de la semaine de son gouvernement, avec le premier tour jeudi du vote des motions par les militants socialistes en vue du congrès du PS, début juin.
Une victoire avec une "large majorité" de la motion A soutenue par le gouvernement serait "importante pour la suite" et la fin du quinquennat, a-t-il plaidé. Même si le Premier ministre ne doute pas "un seul instant" que le texte porté par Jean-Christophe Cambadélis réunira une majorité.
"Le congrès doit permettre de trancher ce débat sur le soutien à la politique économique et à la politique tout court que nous menons avec le président de la République", a souligné M. Valls, alors qu'une frange du PS conteste ouvertement depuis des mois la ligne gouvernementale.
Quant aux risques de fraudes électorales, dont le PS avait été coutumier par le passé, "je crois que nous sommes revenus de ces pratiques", a déclaré l'ex-député-maire d'Evry, citant le bon déroulement de la primaire pour la dernière élection présidentielle.
Le Premier ministre a d'ailleurs assuré que son équipe était "en train d'obtenir des résultats" en matière économique, évoquant le bon chiffre de la croissance au premier trimestre (+0,6%), même s'il a reconnu que la politique de l'exécutif ne serait "totalement crédible que quand le chômage baissera".
Manuel Valls a rappelé qu'il ferait "de nouvelles propositions" concernant "l'embauche dans les PME et dans les toutes petites entreprises" au mois de juin. "L'obsession qui est la nôtre, c'est de faire baisser le chômage", a-t-il dit.
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