Des combattants du groupe Etat islamique sont entrés samedi dans la ville de Palmyre, en Syrie, pays dans lequel des forces spéciales américaines ont tué un haut responsable de l'EI lors d'une rare opération au sol.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des jihadistes ont "pris le contrôle de la majeure partie du nord de Palmyre", classée au Patrimoine mondial de l'Humanité, après d'intenses combats contre l'armée syrienne.
Plus à l'est, dans un fief de l'EI en Syrie, les Etats-Unis ont tué un chef jihadiste présenté comme un cerveau des opérations pétrolières et militaires du groupe extrémiste sunnite, qui contrôle de larges territoires en Syrie et en Irak voisin.
"Les forces américaines basées en Irak ont mené (vendredi soir) une opération () pour capturer le haut responsable de l'EI, Abou Sayyaf, et sa femme", a déclaré samedi une porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), ajoutant: "Abou Sayyaf a été tué lors d'échanges avec les forces américaines".
Dans un communiqué, le NSC a précisé que son épouse "se trouvait en détention dans une prison américaine en Irak".
Selon Washington, Abou Sayyaf était directement impliqué dans les opérations militaires de l'EI ainsi que dans son trafic de pétrole et de gaz, une des sources de revenus du groupe jihadiste.
Avant l'annonce américaine samedi, la télévision d'Etat syrienne avait affirmé que "le ministre du pétrole de l'EI (sic) a été tué dans une opération spéciale de l'armée syrienne à Al-Omar?, identifiant cet homme comme Abou al-Taym al-Saudi.
Une source militaire syrienne interrogée par l'AFP n'a pas voulu confirmer s'il s'agissait du même chef jihadiste que Washington a affirmé avoir tué.
- 'Claque pour l'EI' -
Au cours de l'intervention américaine, une jeune femme yazidie qui aurait été l'esclave du couple Sayyaf a été libérée, d'après la porte-parole du NSC.
Des centaines, voire des milliers, de femmes de cette minorité kurdophone avaient été capturées par l'EI en août dernier dans le nord de l'Irak pour être vendues ou offertes comme esclaves à des jihadistes, selon Amnesty International.
Cette opération américaine au sol en Syrie est l'une des très rares explicitement revendiquées par Washington, qui dirige une coalition antijihadistes frappant l'EI par les airs depuis plusieurs mois en Irak et en Syrie.
L'an dernier, un commando américain avait, sans succès, tenté de sauver le journaliste américain James Foley, retenu par l'EI en Syrie.
Pour le ministre américain de la Défense Ashton Carter, l'opération menée à Al-Omar, un des plus grands champs pétroliers syriens, sous contrôle jihadiste dans la province de Deir Ezzor (est), constitue "une nouvelle claque pour l'EI".
Quelques heures plus tard, le groupe jihadiste a toutefois effectué une démonstration de force aux dépens de l'armée syrienne en entrant dans le nord de Palmyre, un joyau archéologique dont l'Unesco craint désormais qu'elle subisse le même sort que des sites comme Nimroud et Hatra en Irak, détruits ou endommagés par l'EI ces derniers mois.
Les ruines monumentales de l'antique Palmyre, cité vieille de 2.000 ans, se trouvent au sud-ouest de la ville moderne.
Prendre Palmyre permettrait au groupe jihadiste d'étendre son influence en Syrie au-delà de l'est et du nord, où il est déjà implanté.
Dans sa progression vers Palmyre, entamée mercredi, le groupe jihadiste, connu pour les atrocités auxquelles ils se livrent dans les territoires sous son contrôle, a exécuté au moins 49 civils, dont des enfants, selon l'OSDH.
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