Deux ans après les attentats du marathon de Boston, leur auteur Djokhar Tsarnaev, 21 ans, a été condamné à mort vendredi par un jury populaire américain.
Le jeune musulman d'origine tchétchène n'a montré aucune réaction particulière quand le verdict a été lu dans la salle d'audience comble du tribunal fédéral de Boston (nord-est des Etats-Unis), en présence de nombreuses victimes.
Les jurés, qui avaient le choix entre peine capitale et réclusion à perpétuité, avaient délibéré pendant 14 heures.
Certaines victimes ont salué ce verdict, affirmant qu'il leur permettrait de "tourner la page". "Le jury a parlé et Djokhar Tsarnaev payera ses crimes de sa vie", s'est réjouie la procureure fédérale du Massachusetts, l'Etat où se trouve Boston, Carmen Ortiz. C'est une "punition adéquate", a aussi déclaré la ministre de la Justice Loretta Lynch.
Cette condamnation est passible de nombreux appels qui prendront des années, et Mme Ortiz a reconnu que ce serait "un long processus", jusqu'à l'exécution.
"Ma mère et moi pensons que maintenant il va disparaître et nous allons être capables de tourner la page. Justice. Comme il dit +Oeil pour oeil+" a déclaré sur Twitter, une victime, Sydney Corcoran, dont la mère avait été amputée des deux jambes après les attentats.
"Complètement sous le choc. J'attends avec impatience le jour où ce sera vraiment fini", a écrit une autre victime, Rebekah Gregory, amputée d'une jambe.
- Condamnation rare -
Le père de Tsarnaev, Anzor a lui déclaré depuis le Daguestan qu'il "se battrait jusqu'au bout. Nous espérions, et nous espérons toujours. C'est dur", a-t-il dit à ABC.
Les condamnations à mort fédérales sont rares aux Etats-Unis: c'est la 39e depuis 2004. Les exécutions fédérales le sont encore plus: quatre seulement depuis 1963.
Tsarnaev avait été reconnu coupable le 8 avril dernier, et 17 des 30 chefs d'accusation retenus étaient passibles de la peine de mort. Les jurés ont été unanimes pour six de ces chefs d'accusation.
S'agissant d'un acte grave de terrorisme, il relevait de la justice fédérale, dans un Etat qui a aboli la peine de mort depuis 1984 et où personne n'a été exécuté depuis 1947.
Les attentats du marathon avaient fait trois morts, dont un enfant de 8 ans, et 264 blessés, dont 17 ont été amputées, quand deux bombes artisanales avaient explosé quasi simultanément dans la foule, près de la ligne d'arrivée. Djokhar Tsarnaev avait déposé les bombes avec son frère Tamerlan, décédé quatre jours plus tard lors d'une confrontation avec la police.
Les procureurs l'avaient décrit comme un terroriste sans remords à la fin du procès mercredi.
La défense, qui n'a fait aucune déclaration après le verdict, avait plaidé à l'inverse les circonstances atténuantes, demandant la réclusion à perpétuité pour un "enfant perdu", sous l'influence de son frère aîné Tamerlan, auto-radicalisé.
- 'Un crime politique' -
Seulement trois jurés ont estimé dans le verdict que Djokhar était effectivement sous l'influence de son aîné.
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