L'UMP a lancé vendredi une "procédure d'exclusion" visant le maire de Venelles (Bouches-du-Rhône), qui s'est prononcé sur Twitter pour "interdire le culte musulman en France", des propos "condamnés" par Nicolas Sarkozy.
"J'ai demandé qu'une procédure d'exclusion soit engagée pour des propos absurdes qui ne correspondent en aucune manière aux valeurs et au projet de l'UMP", a déclaré la vice-présidente du parti Nathalie Kosciusko-Morizet à l'AFP.
Une "procédure d'exclusion" de Robert Chardon est "en cours", avait annoncé peu auparavant sur Twitter, le député-maire de Nice Christian Estrosi. "Les propos du maire de Venelles sont intolérables et incohérents, il a été immédiatement suspendu", avait ajouté M. Estrosi, président de la Commission nationale d'investiture de l'UMP et chef de file du parti pour les élections régionales en Paca.
Interpellé par de nombreux internautes sur les déclarations du maire de la commune d'environ 8.000 habitants, Nicolas Sarkozy a également réagi, au cours d'échanges via son compte Twitter: "Je condamne cette proposition même si la laïcité c'est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble".
"La laïcité, c'est la reconnaissance du droit pour chacun de vivre sa religion", a également tweetté l'ex-président de la République, ajoutant, à destination d'un "Twittos" qui lui demandait "pourquoi taper sur l'islam en permanence?": "J'ai créé le CFCM, j'ai soutenu l'ouverture de mosquées officielles. Dire que l'on tape sur l'islam est une erreur".
"C'est bien moi qui suis l'auteur" de ces tweets, avait auparavant reconnu auprès de l'AFP le maire de Venelles, qui suit actuellement un traitement pour un cancer. Sur Twitter, jeudi, il avait lancé "#NSDIRECT il faut interdire le culte musulman en France". Le "hashtag" #NSDirect avait été lancé sur le compte Twitter de Nicolas Sarkozy pour inciter les internautes à lui poser des questions auxquelles il a répondu vendredi matin.
Sur son compte, Robert Chardon a répété plusieurs fois son appel à "interdire" le culte musulman en France. Pour lui, "celui qui pratique (doit être) immédiatement reconduit à la frontière", a-t-il répondu à un utilisateur de Twitter qui l'interpellait. L'élu appelle également à modifier la Constitution pour atteindre son objectif: "Je supprime la loi de 1905 et proclame que la République favorise la pratique de la foi chrétienne".
"Je compte aller plus loin et me présenter aux régionales et à la présidentielle", a assuré à l'AFP M. Chardon, annonçant son intention de se présenter à la primaire de l'UMP "si je reste dans le parti". "Je risque d'être exclu", avait-il reconnu, avant les réactions de MM. Estrosi et Sarkozy: "Dans ce cas, je vais créer un nouveau parti".
Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, membre du Bureau du CFCM, a quant à lui déploré auprès de l'AFP des propos "choquants et stigmatisants qu'on ne peut accepter". "On reproche souvent aux musulmans de ne soi-disant pas respecter la laïcité, mais ce Monsieur ne doit pas connaître la laïcité, dans la mesure où elle permet à chacun de pratiquer sa religion", a poursuivi M. Zekri, regrettant des déclarations "déplorables, qui mettent de l'huile sur le feu".
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