Les trois actionnaires du Monde ont annoncé jeudi qu'ils maintenaient la candidature de Jérôme Fenoglio au poste de directeur, malgré son rejet par la rédaction lors d'un vote mercredi et la démission du directeur par intérim jeudi.
Le départ du directeur intérimaire Gilles van Kote, qui occupait ses fonctions depuis un an, laisse désormais le quotidien du soir sans tête.
Dans un communiqué, les actionnaires Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse invitent "la société des rédacteurs du Monde (SRM) à examiner les enjeux qui se posent aujourd'hui aux groupes de presse et à considérer à nouveau les qualités de Jérôme Fenoglio, de son équipe et de son projet éditorial".
La candidature de M. Fenoglio, pur produit du Monde, n'avait recueilli que 55% des voix de la rédaction mercredi, un résultat insuffisant selon les statuts du journal pour en devenir son directeur.
Les actionnaires rappellent au passage "qu'en application des statuts, le pouvoir de proposition du directeur du journal relève d'eux seuls, de même que le choix des modalités conduisant à cette proposition".
Notant que Jérôme Fenoglio avait recueilli l'approbation de 55% des votants et de plus de 60% des suffrages exprimés, ils admettent toutefois que ce résultat est insuffisant pour reconnaître "la validité de l?approbation majoritaire des journalistes".
Pour sa part, Gilles van Kote a fait valoir pour justifier son départ que sa candidature n'avait pas été retenue par les actionnaires et que les rédacteurs avaient refusé de voter pour son bras droit Jérôme Fenoglio, que lui-même soutenait.
Dans un message à la rédaction transmis à l'AFP, il rappelle qu'il a été nommé le 15 mai 2014 "directeur du Monde pour une période intérimaire qui devait s'achever () au plus tard le 18 décembre 2014, jour du soixante-dixième anniversaire du journal". "J'ai accepté à deux reprises, à la demande des actionnaires, que cette période soit prolongée", ajoute-t-il.
Gilles van Kote considère qu'il "n'est pas souhaitable" d'affaiblir le poste de directeur "en dérogeant davantage à la règle qui veut que celui ou celle qui l'occupe ait été adoubé(e) par les journalistes du Monde".
De son côté, Jérôme Fenoglio a fait savoir dans un communiqué qu'il "espérait que cette nouvelle crise" n'allait "pas brouiller, à l'extérieur, la reconnaissance de la qualité de nos productions et des résultats obtenus ces derniers mois".
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