Des radios privées burundaises, dont la très populaire RPA, et la principale télévision indépendante du pays ont été attaquées dans la nuit de mercredi à jeudi par des partisans du président Pierre Nkurunziza visé par une tentative de coup d'Etat, ont affirmé à l'AFP les patrons de ces médias.
"Cette nuit, une camionnette remplie de policiers a attaqué la RPA. Ils ont affronté pendant longtemps des soldats qui protégeaient cette station. Finalement ils ont tiré à la roquette sur la RPA, qui a été incendiée", a affirmé Innocent Muhozi, président de l'Observatoire de la presse au Burundi et patron de Télé Renaissance, elle aussi attaquée selon lui.
Selon un journaliste de l'AFP, les locaux de la RPA étaient toujours en feu jeudi matin, et les murs criblés d'impact de balles.
M. Muhozi a affirmé que sa télévision avait également été attaquée par des policiers loyaux à Pierre Nkurunziza, accompagnés de jeunes du parti au pouvoir, le Cndd-FDD.
"Ils ont aussi attaqué Télé Renaissance. Il y a eu des affrontements et une de nos techniciennes est grièvement blessée au ventre", a-t-il dit à l'AFP.
Le patron d'un troisième média, Radio Bonesha, a lui aussi affirmé que sa station avait été visée, également selon lui par des policiers accompagnés d'Imbonerakure. Les Imbonerakure sont qualifiés de "milice" au service du pouvoir par l'ONU et accusés de campagnes d'intimidation contre les opposants au président Nkurunziza.
"Notre station a été attaquée. Il y a eu des affrontements avec des soldats de faction" qui la protégeaient, a déclaré à l'AFP le directeur, Patrick Nduwimana, ajoutant qu'une grenade avait explosé.
La RPA et Radio Bonesha avaient été dans le collimateur des autorités burundaises dès le début des manifestations contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, à l'origine de la crise. Le gouvernement les accusait de relayer les appels à manifester.
Dès le premier jour des manifestations, le 26 avril, Radio Bonesha et la RPA avaient été empêchées d'émettre hors de la capitale. Le lendemain, la RPA, station la plus écoutée du pays, avait été complètement coupée.
Le général Godefroid Niyombare, ex-chef des services de renseignements burundais et ex-compagnon d'armes de Pierre Nkurunziza au temps de la guerre civile (1993-2006), a annoncé mercredi la destitution du chef de l'Etat alors que ce dernier se trouvait en déplacement officiel en Tanzanie.
Le général putschiste avait ouvertement pris position ces derniers mois contre la candidature de Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, à la présidentielle du 26 juin.
La présidence burundaise et le chef d'état-major de l'armée ont affirmé que le coup d'Etat avait échoué, ce qu'a démenti le camp putschiste.
Il était encore impossible de dire jeudi matin qui détenait le pouvoir à Bujumbura.
Selon des sources concordantes, Pierre Nkurunziza serait lui toujours en Tanzanie jeudi matin.
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