La reprise s'est confirmée dans la zone euro en début d'année grâce au soutien de l'économie française qui, une fois n'est pas coutume, a fait mieux que le voisin allemand, victime d'un coup de mou.
Le Produit intérieur brut des 19 pays de la zone a progressé de 0,4% au premier trimestre, a indiqué mercredi l'office européen des statistiques Eurostat, après une hausse de 0,3% au quatrième trimestre 2014.
Il s'agit du plus fort rythme de croissance constaté dans la zone euro depuis début 2011, souligne Marco Valli de la banque Unicredit, avec une amélioration générale dans les grandes économies de la région, à l'exception de l'Allemagne qui a vu sa croissance ralentir (+0,3% après +0,7%).
Traditionnel moteur économique de la région, l'économie allemande a été freinée par une moindre contribution de son commerce extérieur. Cela semble confirmer que la consommation intérieure prend progressivement dans le pays le relais des exportations comme pilier de la croissance.
C'est donc la France, d'ordinaire à la traîne, qui a pris le relais, avec un bond de 0,6% de son économie au premier trimestre, après une stagnation fin 2014.
Le chiffre, supérieur aux attentes, traduit la nette accélération de la consommation des ménages. Mais il masque la poursuite du recul de l'investissement.
Cette bonne surprise permet dans tous les cas de conforter la prévision de croissance du gouvernement français, qui table sur une expansion supérieure à 1% à la fin de l'année, et de faire oublier l'image de mauvais élève de la zone euro.
Parmi les autres grandes économies de la région, l'Italie a tourné la page de plus de trois ans de récession avec une croissance de 0,3%, son meilleur chiffre depuis début 2011, tandis que l'Espagne affiche un bond de 0,9% au premier trimestre. Les Pays-Bas affichent une progression de 0,4%, toutefois ralentie par rapport à fin 2014 (+0,8%).
"La reprise de la consommation ne concerne plus seulement l'Allemagne et l'Espagne, mais aussi la France et l'Italie, où la situation du marché du travail est toujours difficile mais où la baisse des prix de l'énergie a donné un coup de fouet à la croissance du revenu réel disponible", souligne Janet Henry, de la banque HSBC.
- Grèce et Finlande en récession -
Si Eurostat ne donne pas de détails sur les composants de la croissance dans l'ensemble de la zone euro, "il est évident qu'elle est liée à un renforcement de la demande intérieure", souligne Howard Archer, d'IHS Global Insight, citant comme élément d'explication la baisse des prix énergétiques et le retour de la confiance sur les marchés financiers.
En revanche, la baisse de l'euro n'a pas tout à fait eu l'effet escompté, souligne Peter Vanden Houte, de la banque ING. "Le coup de pouce aux exportations est resté probablement faible, car les changements de prix mettent du temps à se traduire dans les flux commerciaux. En outre, la croissance dans les pays émergents a déçu, ce qui implique moins de demande pour les exportations européennes", poursuit l'analyste.
Au rayon des mauvaises nouvelles, la Finlande et la Grèce sont toutes deux retombées en récession en début d'année, en enregistrant deux trimestres consécutifs de repli de leur activité.
Le PIB en Finlande a reculé de 0,1% (après -0,2% au trimestre précédent).
Quant à la Grèce, qui continue de susciter des inquiétudes, elle a affiché un PIB en baisse de 0,2% après une baisse de 0,4% fin 2014. La menace de faillite et de sortie du pays de la zone euro ("Grexit") pèse sur son économie. Athènes ne devrait d'ailleurs enregistrer qu'une croissance de 0,5% en 2015, au lieu de 2,5% prévu en début d'année, a estimé la Commission européenne début mai.
Pour Jonathan Loynes de Capital Economics, la crise grecque entrave également la reprise de l'ensemble de la zone euro et pourrait encore peser sur la croissance si la situation dégénérait.
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