Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a jugé mardi que Henri Proglio, qui vient de renoncer à la présidence du groupe Thales en l'accusant de mener une "campagne" contre lui, était en situation de "conflit d'intérêt".
"Il était normal que nous demandions à Henri Proglio de choisir entre des fonctions éminentes de dirigeant même non exécutif à la tête de Thales et des engagements réels, rémunérés auprès de grands acteurs du secteur militaire et civil, en particulier nucléaire, russe. Cela ne nous paraissait pas compatible", a affirmé le ministre.
"C'est un problème d'éthique et de conflit d'intérêt", a-t-il ajouté, en assurant: "Je n'ai pas alimenté de campagne, j'ai du respect pour l'homme, pour le dirigeant qu'il a été à la tête de Veolia et d'EDF".
M. Proglio "a lui-même tiré les conséquences sans que nous lui demandions de renoncer", a ajouté le ministre, en marge de la signature d'un projet de financement lié au plan européen d'investissement dit "plan Juncker" à Paris.
"Je prends note de sa décision, ce qui m'importe avant tout c'est la stabilité et le développement de Thales", a-t-il poursuivi.
"Est-ce que vous pensez une seule seconde que j'ai pris la peine d'écrire à Henri Proglio pour lui faire valoir ces points (ndlr: sur l'existence de conflits d'intérêt) sur mon initiative personnelle sans que ce soit soutenu, et par le président de la République et par le Premier ministre? Ce n'est pas sérieux", a souligné M. Macron.
Dans une interview au Monde, M. Proglio a annoncé dans la matinée qu'il renonçait à la présidence de Thales, dénonçant une "campagne" de Bercy contre lui et ajoutant en avoir "assez du soupçon" et "de l'humiliation".
Il a ajouté dans cet entretien avoir eu l'accord du président de la République, du Premier ministre et du ministre de la Défense.
"J'ai pris une décision rationnelle () J'avais d'ailleurs refusé une première fois cette proposition avant de l'accepter en décembre dernier à la demande de la famille Dassault (l'autre actionnaire principal de Thales, ndlr) et de son représentant Charles Edelstenne. Depuis, je pensais l'affaire entendue puisque l'Etat avait réitéré à trois reprises son accord, par la voix de François Hollande, de Manuel Valls et de Jean-Yves Le Drian", a indiqué l'ancien patron d'EDF.
Concernant le remplacement de M. Proglio, selon le ministre, "ce sera la décision de l'entreprise" et "des contacts seront pris dans les prochaines heures".
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