L'heure de la renonciation a sonné lundi soir pour le président sortant d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon, qui a finalement retiré sa candidature comme tête de liste socialiste pour les régionales au profit de Claude Bartolone, soutenu par l'exécutif.
Moins d'une semaine après l'annonce surprise du président de l'Assemblée nationale et député de Seine-Saint-Denis, "les conditions du rassemblement des socialistes derrière Claude Bartolone sont aujourd?hui réunies", selon un communiqué commun de MM. Bartolone et Huchon, publié après une rencontre d'environ une heure entre les deux hommes au siège du conseil régional.
"Tous deux, candidat des socialistes et président de région, travaillerons ensemble à un rassemblement plus large encore, permettant la victoire de la gauche en décembre", affirment-ils.
Alors qu'il avait rapidement engrangé les soutiens publics, après son annonce de candidature, de Marie-Pierre de la Gontrie, qui voulait se lancer, à Manuel Valls et Anne Hidago, en passant par Benoît Hamon et Martine Aubry, Claude Bartolone n'attendait plus que Jean-Paul Huchon pour avoir le champ libre côté socialiste.
Le président sortant de la région, qui visait un quatrième mandat, avait exprimé son amertume ces derniers jours, mais nombre de responsables socialistes ne doutaient pas qu'il finirait par se rallier.
Depuis plusieurs semaines, l'Elysée, Matignon et la direction du Parti socialiste, qui craignaient les effets désastreux du duel entamé entre M. Huchon et Mme de la Gontrie, travaillaient à la candidature d'un "troisième homme". Et avec M. Bartolone, "il y a plus de chances de garder l'Ile-de-France", glissait encore ce lundi un membre du gouvernement.
"Je suis le patron d'une région de 12 millions d'habitants et j'ai gagné trois fois la région. On ne me traite pas comme une serpillière", avait affirmé M. Huchon au quotidien Le Monde, selon des propos rapportés lundi. Il reprochait à la direction du PS d'avoir préféré l'"assassiner au coin d'un bois en moins de 48 heures". Et il y taclait M. Bartolone, "élu de la Seine-Saint-Denis, un département qui ne fait pas vraiment rêver", et qui "veut rester président de l'Assemblée nationale" en menant campagne.
- 'Bonnet blanc et blanc bonnet' -
Finalement, la rencontre avec M. Bartolone a permis de convenir notamment que "le président de la région soit capable de passer les dossiers importants prévus d'ici la fin de sa mandature" et que "son bilan soit valorisé et les éléments de son projet pris en compte", a assuré à l'AFP l'entourage de M. Huchon.
M. Huchon "n'a rien exigé pour lui", mais "demandé les conditions de la victoire, avec tout ce que ça recouvre comme rassemblement de socialistes", y compris parmi ses soutiens, a-t-on précisé de même source.
Le président sortant de la région Ile-de-France ne figurera "pas forcément" sur la liste emmenée par le prétendant PS à sa succession, à en croire une autre source socialiste, selon laquelle "les relations amicales entre les deux hommes depuis de longues années ont joué en faveur de l'accord" intervenu ce lundi.
Se réjouissant que MM. Huchon et Bartolone soient convenus de "travailler ensemble au rassemblement de la gauche, en bonne intelligence", l'élu PS de l'Essonne Carlos Da Silva a salué le président sortant, son "attachement viscéral à la Région dont il a permis et accompagné le développement" et "sa méthode de gestion, rigoureuse et lucide, capable de s?affranchir des querelles partisanes".
"Conscient de la grande responsabilité qui lui incombe, Jean-Paul Huchon a de nouveau fait la preuve que seul compte pour lui l?intérêt des Franciliens", a jugé dans un communiqué ce proche de Manuel Valls, au côté de Jean-Paul Huchon jusqu'à récemment.
Valérie Pécresse, candidate UMP pour les élections régionales en Ile-de-France, n'a pas tardé à réagir non plus, affirmant qu'entre Jean-Paul Huchon et Claude Bartolone, c'est "bonnet blanc et blanc bonnet". "Ils ont changé de candidat mais ils ne changeront pas le bilan", a lancé la députée lors d'un meeting de Nicolas Sarkozy aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Alors qu'elle a réclamé, comme d'autres élus UMP, le départ de Claude Bartolone du perchoir de l'Assemblée pendant la campagne des régionales, l'intéressé a exclu ce scénario et affirmé qu'il vivrait pendant quelques semaines "une schizophrénie stricte".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.