Venu à Cuba pour défendre les intérêts français et européens, le président François Hollande a plaidé lundi pour la levée de l'embargo économique américain, qui selon lui "a tant nui" au développement de l'île communiste.
Premier chef d'Etat occidental à se rendre à Cuba depuis l'annonce du dégel entre l'île et les Etats-Unis, François Hollande a estimé que son déplacement s'inscrivait "dans un contexte particulièrement important mais encore incertain", dans un discours à l'Université de La Havane.
La France fera son possible pour contribuer à ce que "l'ouverture puisse être confirmée, que les mesures qui ont tant nui au développement de Cuba puissent être enfin annulées, supprimées", a-t-il ajouté en désignant l'embargo américain qui pénalise l'économie de l'île depuis 1962.
Le président français a également rappelé que chaque année depuis 1991, Paris votait en faveur de la résolution demandant la levée de cet embargo à l'Assemblée générale de l'ONU.
Depuis l'annonce du dégel avec Cuba fin 2014, le président démocrate Barack Obama a demandé au Congrès, contrôlé par les républicains, de travailler à la levée de l'embargo car lui seul a la prérogative institutionnelle de le faire.
M. Obama a également pris une série de mesures assouplissant l'embargo dans la limite de ses pouvoirs, mais elles sont jugées insuffisantes par La Havane
En tournée pendant cinq jours dans les Caraïbes, le président français doit rencontrer lundi soir son homologue Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel dès 2006.
L'Elysée a par ailleurs dit sa "disponibilité" pour un entretien avec le père de la révolution cubaine, mais celui-ci n'a pas été confirmé par La Havane.
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"J'arrive ici à Cuba avec beaucoup d'émotion car c'est la première fois qu'un président de la république française vient à Cuba", avait déclaré M. Hollande à son arrivée dimanche soir.
Avec cette visite, le président français réalise également un "coup" diplomatique en devançant les autres chefs d'Etat occidentaux séduits par les perspectives d'ouverture à Cuba depuis l'annonce choc fin 2014 du dégel avec Washington.
Paris entend capitaliser sur des liens resserrés voici un peu plus d'un an par une visite sur l'île de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Depuis, la France s'est positionnée en première ligne dans le rapprochement entre l'UE et la Havane, que les deux parties souhaitent voir se concrétiser d'ici à la fin de l'année.
Au sujet des droits de l'homme, thème sur lequel le régime cubain est souvent ciblé, M. Hollande a indiqué qu'il serait "nécessairement évoqué".
Son premier geste lundi matin a d'ailleurs été de remettre la légion d'honneur au cardinal Jaime Ortega, qui a notamment joué un rôle de médiation pour favoriser la libération de prisonniers politiques en 2010.
"Je parlerai des droits de l'homme car chaque fois qu'il y a des prisonniers politiques, chaque fois qu'il y a des manquements à la liberté, la France ne reste pas bouche cousue", a insisté le président français.
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