Un Suisse de 36 ans a abattu samedi soir par balles ses beaux-parents, son beau-frère puis un voisin, avant de se suicider à Würenlingen, une petite bourgade près de Zurich.
La police, qui a rapidement éliminé la piste terroriste, a évoqué un "drame relationnel tragique".
L'auteur des coups de feu, dont l'identité n'a pas été révélée, était déjà connu de la police pour des faits de violences. Sa femme et ses trois enfants, qui avaient quitté le domicile familial, vivaient dans une institution sociale du canton de Schwytz.
L'homme a abattu d'abord ses beaux-parents, âgés de 58 ans et 57 ans, et son beau-frère, âgé de 32 ans, dans un quartier résidentiel de Würenlingen, dans le canton d'Argovie.
Il a ensuite abattu un voisin de 46 ans, avant de se suicider, a indiqué la police lors d'une conférence de presse dimanche après-midi. Toutes les victimes sont suisses.
L'homme, qui ne possédait pas de port d'armes, n'a pas utilisé d'arme militaire, a précisé la police. La Suisse a une armée de réserve, et chaque réserviste détient son arme de service à la maison.
L'homme, qui vivait dans le canton de Schwytz, près de celui d'Argovie, avait fait l'objet d'une procédure pour blessures corporelles en 2007, et d'une autre procédure pour menaces en 2012.
Dans ce contexte, une perquisition avait eu lieu à son domicile le 2 avril 2015, mais la police n'y avait trouvé aucune arme.
"La mère et ses enfants sont en sécurité", a assuré Markus Gisin, chef de la police criminelle du canton d'Argovie.
La police a été alertée par des habitants de ce quartier résidentiel de Würenlingen, composé de plusieurs maisons accolées, de jardins soignés et d'allées en gravier.
Selon les premiers éléments de l'enquête, des habitants ont entendu des coups de feu peu après 23h00 (21H00 GMT) et ont alerté la police.
Les forces de l'ordre ont alors découvert plusieurs corps sans vie dans un immeuble et à l'extérieur.
"L'enquête est compliquée car il y a plusieurs scènes de crimes", a déclaré M. Gisin. La police cantonale y a déployé dans la nuit un important dispositif.
Dimanche matin, les internautes suisses exprimaient leur émotion et leur incompréhension, soulignant le paradoxe d'un tel drame dans leur pays, considéré comme le plus riche mais aussi le plus heureux du monde, selon une étude publiée en avril par le SDSN (Réseau pour des solutions de développement durable).
"Ce n'est pas possible, nous sommes pourtant les plus riches et les plus heureux sur terre", écrivait une internaute sur le site du journal Blick, recueillant près de 1.500 "like".
D'autres internautes mettaient en cause les nombreuses armes présentes en Suisse. Selon des estimations, entre 2,3 à 4,5 millions d'armes sont en circulation dans ce pays de 8 millions d'habitants.
La Suisse serait ainsi l'un des pays les plus armés au monde au regard de sa population, juste derrière les Etats-Unis, le Yémen et la Serbie.
Des drames similaires ont eu lieu par le passé dans le pays: en novembre 2014, un homme de nationalité portugaise avait abattu son ex-femme ainsi que le nouveau mari de celle-ci, avant de mettre fin à ses jours. Leurs corps avaient été découverts sur un parking dans l'Oberland bernois (Alpes suisses).
En février 2013, une fusillade dans une menuiserie industrielle près de Lucerne avait fait cinq morts. Le tireur était un employé de longue date de l'entreprise retrouvé mort une balle dans la tête.
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