L'Allemagne, la Grande-Bretagne et la Turquie ont décidé d'immobiliser temporairement leurs Airbus A400M, au lendemain de l'accident mortel d'un de ces avions de transport militaire en Espagne, mais la France continuera elle à faire voler sa flotte, a-t-on appris dimanche.
Pour des raisons encore inexpliquées, un A400M s'est écrasé samedi lors d'un vol d'entraînement près de Séville, dans le sud de l'Espagne, faisant quatre morts et deux blessés graves. C'est le premier accident mortel de ce nouvel avion de transport militaire européen.
Une équipe d'experts a été immédiatement envoyée à Séville, où est assemblé l'A400M, par le constructeur aéronautique Airbus. L'avion effectuait son premier vol et devait être livré en juin à la Turquie, a précisé la section militaire d'Airbus dans un communiqué.
Dans l'attente des résultats de l'enquête, plusieurs pays ont annoncé qu'ils immobilisaient leur A400M
L'armée allemande a ainsi "décidé samedi de suspendre jusqu'à nouvel ordre les vols d'entraînement" de son unique A400M, a déclaré un officier de presse des forces armées à l'AFP. Cet officier a précisé que "depuis sa livraison en décembre, l'avion a volé de façon régulière".
"Nous attendons maintenant les résultats de l'enquête d'Airbus sur les raisons de l'accident de l'A400M à proximité de Séville", a-t-il ajouté, indiquant être "en contact constant avec Airbus".
Même précaution du ministère de la Défense en Grande-Bretagne, où "par mesure de précaution, les avions A400M britanniques sont temporairement immobilisés" depuis samedi, a également déclaré une porte-parole.
La Turquie, destinataire de l'appareil qui s'est écrasé samedi, a elle aussi suspendu les vols d'entraînement sur ses deux Airbus A400M "pour des raisons de sécurité", a rapporté dimanche l'agence de presse Anatolie.
Un responsable de l'industrie de défense turque a confirmé à l'AFP que cet avion devait être livré en juillet. Au total, Ankara a signé un accord pour l'achat de 10 A400M d'ici à 2018. Deux ont été livrés l'an dernier et deux autres doivent l'être en 2015, a-t-il précisé.
Seule la France a annoncé qu'elle continuerait à faire voler sa flotte de six A400M, déjà utilisés dans plusieurs opérations extérieures, jugeant ne "pas avoir d'éléments à ce stade" pour en décider autrement, a déclaré dimanche un porte-parole.
""Nous ne ferons pas d'impasse sur la sécurité mais nous n'avons pas à ce stade de raison pour arrêter la flotte", a expliqué à l'AFP le colonel Jean-Pascal Breton, patron du SIRPA Air, le service de presse et de communication de l'armée de l'air.
Le premier Airbus A400M avait été livré à la France en 2013. Depuis, la Turquie, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Malaisie, premier client hors d'Europe, en ont également pris livraison.
Au total, 174 A400M ont été commandés dont 50 par la France, 53 par l'Allemagne, 27 par l'Espagne et 22 par le Royaume-Uni.
L'appareil a connu de nombreux déboires depuis le lancement du programme en 2003 à la demande des armées européennes: retards de fabrication et à la livraison, dépassement de coût de 6,2 milliards d'euros (30% du budget) et querelles entre les clients et le constructeur qui avait même menacé de jeter l'éponge.
Équipé de quatre turbopropulseurs, l'A400M est capable d'assurer le transport de troupes, de parachutistes et matériel, y compris des blindés et des hélicoptères, sur de longues distances et à grande vitesse tout en atterrissant sur des terrains sommaires. Il peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3.300 km.
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