Quatre personnes sont mortes et deux autres ont été grièvement blessés dans le crash d'un Airbus A400M qui s'est écrasé samedi lors d'un vol d'entrainement près de Séville, dans le sud de l'Espagne, dans le premier accident mortel du nouvel avion de transport militaire européen.
"Sur les six membres d'équipage qui se trouvaient à bord, nous en avons perdu quatre. deux autres sont actuellement hospitalisés dans un état grave", a annoncé la section militaire d'Airbus dans un communiqué, précisant que l'appareil effectuait son premier vol et devait être livré en juin à la Turquie.
Précédemment, le préfet d'Andalousie, Antonio Sanz, avait indiqué qu'un quatrième corps calciné avait été trouvé dans la carcasse calcinée de l'avion.
L'accident avait été annoncé par le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, en déplacement à Tenerife, aux îles Canaries.
Depuis son siège de Toulouse, en France, le constructeur aéronautique Airbus avait annoncé qu'une équipe d'experts étaient en route pour Séville, où est assemblé l'A400M.
L'aéroport a été brièvement fermé au trafic commercial avant de réouvir à 14H15 locales (12H15 GMT), a indiqué le gestionnaire des aéroports espagnols AENA sur son compte Twitter.
Une photographe de l'AFP sur place a pu observer la carcasse du mastodonte de 45 m de long, complètement carbonisée, posée dans un champ, près d'une usine apparemment intacte.
En signe de deuil pour les victimes, les partis politiques espagnols ont suspendu la campagne des élections régionales et municipales du 24 mai. M. Rajoy était attendu en fin de journée à Séville, de même que la ministre des Transports, Ana Pastor.
C'est le second accident d'un avion militaire en Espagne depuis le début de l'année. Le 26 janvier, lors d'un exercice de l'OTAN, un chasseur grec avait percuté d'autres appareils au décollage sur la base militaire d'Albacete, également dans le sud. La catastrophe avait fait onze morts --neuf Français, deux Grecs-- et 21 blessés.
Le premier exemplaire de l'A400M a été livré à la France en 2013. Depuis, la Turquie, la Grande Bretagne, l'Allemagne et la Malaisie, premier client hors d'Europe, en ont également pris livraison.
L'appareil a connu de nombreux déboires depuis le lancement du programme en 2003 à la demande des armées européennes: retards de fabrication et à la livraison, dépassement de coût de 6,2 milliards d'euros (30% du budget) et querelles entre les clients et le constructeur qui avait même menacé de jeter l'éponge.
L'Allemagne s'est plaint de nombreux défauts dans le premier exemplaire qui lui a été livré en décembre 2014, avec quatre ans de retard sur le calendrier d'origine. Réagissant à ces critiques, Airbus a annoncé en janvier la réorganisation de sa branche aviation militaire avec le départ de son directeur, Domingo Ureña-Raso.
Équipé de quatre turbopropulseurs, l'A400M est capable d'assurer le transport de troupes, de parachutistes et matériel, y compris des blindés et des hélicoptères, sur de longues distances et à grande vitesse tout en atterrissant sur des terrains sommaires. Il peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3.300 km.
Airbus a de grands espoirs pour cet appareil qui arrive sur le marché quand ses concurrents américains sont en bout de course, notamment le C-130 conçu il y a plus de 50 ans.
Au total, 174 exemplaires ont été commandés à ce jour, dont 50 par la France, 53 par l'Allemagne, 27 par l'Espagne et 22 par le Royaume-Uni.
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