Le Liberia en a fini officiellement samedi avec l'épidémie d'Ebola, a annoncé l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), appelant cependant à rester vigilants en raison de la présence du virus en Guinée et en Sierra Leone voisine, même si le nombre de nouveaux cas est en net recul.
La fin de l'épidémie est déclarée après 42 jours de surveillance - deux fois la durée maximale d'incubation du virus - sans aucun nouveau cas enregistré, selon les directives de l'OMS. Elle a été annoncée à Monrovia par Alex Gasasira, un responsable de l'OMS, lors d'une cérémonie au siège de la cellule de crise anti-Ebola, en présence de la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf.
"Aujourd'hui, 9 mai 2015, l'OMS déclare le Liberia exempt de la transmission du virus Ebola. 42 jours se sont écoulés depuis le dernier cas confirmé en laboratoire", décédé et qui a été inhumé le 28 mars.
"L'épidémie d'Ebola au Liberia est terminée", a affirmé Alex Gasasira.
Cela représente, a-t-il estimé, "une réalisation monumentale" pour le Liberia, qui a décompté en un an un peu plus de 4.700 morts sur plus de 10.500 cas, selon le dernier bilan de l'OMS publié mercredi.
M. Gasasira a salué le gouvernement et les populations du Liberia "dont la détermination à vaincre Ebola n'a jamais vacillé, et dont le courage n'a jamais faibli" face à l'épidémie, la plus grave depuis l'identification du virus en 1976.
La présidente Sirleaf s'est félicitée de l'annonce, en rendant hommage à ses concitoyens, particulièrement aux personnels de santé. Selon l'OMS, 189 d'entre eux y ont perdu la vie, sur 375 contaminés par le virus.
"Je remercie tous les Libériens pour leurs efforts. Lorsque l'épidémie d'Ebola s'est déclarée, nous étions perplexes. Nous avons appelé nos professionnels, ils ont mis le meilleur d'eux-mêmes dans la lutte", a-t-elle affirmé.
"Nous sommes sortis d'affaire. Nous sommes débarrassés d'Ebola. Merci à nos partenaires d'être restés à nos côtés dans la lutte", a de son côté réagi le ministre de l'Information, Lewis Brown, sur le compte Twitter de son département (@MicatLiberia).
- 'Améliorer la surveillance transfrontalière' -
L'épidémie, apparue fin décembre 2013 dans le Sud guinéen, a frappé de plein fouet la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, Etats voisins où se comptent la grande majorité des quelque 11.000 morts identifiés sur près de 26.600 cas recensés, d'après le dernier bilan de l'OMS.
Six autres pays ont eu à gérer un ou plusieurs cas d'Ebola importés des trois Etats les plus affectés: le Mali, le Nigeria, le Sénégal, l'Espagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
Pour le Liberia, l'annonce de l'extinction officielle de la propagation marque l'épilogue de plus d'une année de souffrances, contraintes, frustrations et sacrifices inhumains alors que le pays se remettait de 14 ans de guerres civiles (1989-2003), ayant causé 250.000 morts et l'effondrement de l'Etat.
Au paroxysme de l'épidémie, les journalistes de l'AFP y ont vu des scènes apocalyptiques: des malades ont été refoulés de centres de traitement saturés, des cadavres incinérés par dizaines, des régions entières placées en quarantaine. Et des familles se sont retrouvées emmurées dans leurs maisons, sans vivres, sans eau, comme en août 2014 à Ballajah, près de la frontière avec la Sierra Leone.
Même si le Liberia est débarrassé d'Ebola, la vigilance doit rester de mise, ont averti l'OMS et l'ONG Médecins sans frontières (MSF), en pointe dans la lutte sur le terrain, rappelant que la Sierra Leone et la Guinée demeurent toujours en proie en proie à l'épidémie, qui y est cependant en net recul.
Ces foyers persistants "créent un risque élevé de voir des personnes infectées se rendre au Liberia en traversant des frontières poreuses", a indiqué Alex Gasasira.
Dans un communiqué diffusé samedi, MSF a exhorté à "améliorer la surveillance transfrontalière pour empêcher Ebola de revenir sur le territoire libérien" mais aussi à ne pas relâcher la mobilisation.
"La communauté internationale doit soutenir le Liberia ? ainsi que la Guinée et la Sierra Leone - dans la reconstruction d'un système national de santé solide et abordable avec les ressources humaines et matérielles adéquates", a déclaré la chef de mission de l'ONG à Monrovia, Mariateresa Cacciapuoti, citée dans le communiqué.
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