Le Pakistan observait samedi une journée de deuil national au lendemain de la mort de sept personnes, dont deux ambassadeurs, dans le crash d'un hélicoptère militaire dans une vallée reculée de l'Himalaya.
La radio nationale a annoncé que le drapeau pakistanais était en berne devant les édifices gouvernementaux, le parlement et la présidence en hommage aux ambassadeurs de Norvège, Leif H. Larsen, et des Philippines, Domingo Lucenario Jr, et aux cinq autres victimes, dont les épouses des ambassadeurs de Malaisie et d'Indonésie, dans ce crash embarrassant pour les autorités.
Les cercueils en bois, ornés du drapeau du pays de chaque victime et de couronnes de fleurs, ont été ramenés samedi matin par avion à Islamabad, selon une équipe de l'AFP. Le Premier ministre Nawaz Sharif a quant à lui mandaté trois de ses ministres afin de rapatrier les dépouilles dans le pays d'origine des victimes.
Une délégation de diplomates provenant d'une trentaine de pays, dont la France, le Liban et le Canada, accompagnés par des membres de leur famille et quelques journalistes, visitait vendredi la vallée de Naltar, dans la région touristique de Gilgit-Baltistan lorsqu'un des trois hélicoptères militaires MI-17 dans lesquels certains avaient pris place s'est écrasé sur une école.
Selon des témoins, un des hélicoptères a commencé à tournoyer sur lui-même avant de piquer vers le sol pour s'écraser sur une école locale, fermée ce jour-là, ce qui a permis d'éviter une catastrophe de plus grande ampleur.
Un médecin déployé rapidement sur le lieu du crash a indiqué à l'AFP que l'hélicoptère s'était embrasé après le crash.
Les talibans pakistanais, en quête permanente de publicité et peu présents dans cette région, ont revendiqué ce crash comme un attentat, perpétré selon eux à l'aide d'un missile sol-air, ce qu'aucun autre témoignage n'a pu corroborer jusqu'à présent.
Les autorités pakistanaises ont, elles, diligenté une enquête sur les causes de ce crash, mais ont déjà pointé en direction d'une erreur "technique" sans épiloguer sur l'état de l'hélicoptère de MI-17 de confection russe, le pays ayant un pauvre bilan en terme de sécurité aérienne.
En 1988, le dictateur Zia ul-Haq avait perdu la vie avec des généraux et l'ambassadeur des Etats-Unis dans le crash de leur avion militaire dans le centre du pays, un accident dont les circonstances exactes alimentent encore nombre de théories.
Vendredi, les diplomates devaient entre autres participer à l'inauguration d'un télésiège à la station de ski de Naltar, un geste symbolique visant à promouvoir le tourisme dans la région montagneuse de Gilgit-Baltistan, dont l'industrie touristique commençait à reprendre du tonus après l'attaque talibane de 2013 contre des alpinistes.
En juin 2013, une dizaine d'alpinistes étrangers avaient été abattus dans un camp de base du Nanga Parbat (8.126 mètres), l'un des sommets faisant le plus rêver les grimpeurs, dans une rare incursion talibane dans cette région frontalière de la Chine.
Le crash de la vallée de Naltar intervient d'ailleurs un mois après que le Royaume-Uni ait levé la recommandation à ses ressortissants de ne pas voyager dans la région de Gilgit-Baltistan.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.