Le conservateur David Cameron, vainqueur de législatives britanniques aux allures de séisme, poursuit samedi la formation de son gouvernement tandis que l'opposition travailliste se cherche un nouveau chef de file.
Conforté par un résultat inespéré qui lui a donné la majorité absolue, le leader des Tories a rendu visite vendredi à la reine Elizabeth II, au palais de Buckingham, recueillant son assentiment formel pour la formation du nouveau gouvernement.
"Je vais maintenant former un gouvernement conservateur de majorité", a-t-il ensuite annoncé devant le 10, Downing Street, au premier jour de son second mandat. En 2010, les Tories avaient eu besoin des libéraux-démocrates pour gouverner.
Le Premier ministre a reconduit sa garde rapprochée aux quatre postes clés : George Osborne conserve le portefeuille des Finances et devient le N.2 officiel du gouvernement, Theresa May reste à l'Intérieur, Philipp Hammond aux Affaires étrangères et Michael Fallon, à la Défense.
Les autres ministres seront nommés ultérieurement.
Les résultats définitifs après dépouillement des 650 circonscriptions allouent 331 députés aux conservateurs (+24), 232 aux travaillistes (-26), 56 au SNP (+50), huit aux libéraux-démocrates (-49), 1 à l'Ukip (-1).
Le Labour a été laminé en Ecosse, où les indépendantistes du SNP ont raflé 56 des 59 sièges en jeu dans leur région autonome, jusqu'ici considérée comme un fief travailliste inexpugnable.
"Les électeurs britanniques ont rendu un verdict écrasant sur le dos de deux grands partis nationaux, remis le pouvoir à un troisième et déclenché une révolution en Ecosse", résume le Times dans son éditorial de samedi.
Le "vrai travail" de M. Cameron "commence maintenant", écrit encore le quotidien, qui souligne comme ses concurrents les défis qui attendent le Premier ministre: maintenir l'Ecosse sous la bannière de l'Union Jack, et la Grande-Bretagne dans le giron de l'Union européenne.
- "Bain de sang" politique -
Nombre d'analystes avaient prédit "un bain de sang" politique, et ils avaient raison.
Nigel Farage, le chef de file du parti europhobe Ukip, battu à South Thanet, a été le premier à démissionner, portant un coup sévère à son parti, pourtant crédité d'un score flatteur de près de 13% en voix.
Peu après, le leader libéral-démocrate Nick Clegg, 48 ans, a jeté l'éponge au sortir d'une nuit "dévastatrice", selon sa propre expression.
Ed Miliband, 45 ans, le patron des travaillistes, a suivi le même chemin, endossant "l'entière responsabilité de la défaite".
Les autres grands perdants sont les instituts de sondages qui n'ont cessé de prédire un résultat ultra serré, voyant les deux partis traditionnels frappés de déclin dans un paysage caractérisé par le multipartisme.
Le SNP décuple presque sa représentation à la Chambre des communes. "Le lion écossais a rugi cette nuit", s'est félicité son ancien leader, Alex Salmond.
Le triomphe du SNP est symbolisé par l'élection de Mhairi Black, une étudiante de 20 ans qui devient la plus jeune députée de Westminster depuis 1667, aux dépens du député sortant et cadre du Labour Douglas Alexander.
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