Le conservateur David Cameron a brillamment remporté des législatives britanniques aux allures de séisme: Fatales à 3 des 4 principaux leaders du pays, elles font planer la menace d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE et consacrent le triomphe de nationalistes écossais tentés par l'indépendance.
Conforté par un résultat aussi inespéré, le leader des Tories a rendu visite en tout début d'après-midi à la reine Elizabeth II, au palais de Buckingham, afin de recueillir son assentiment formel en vue de former le prochain gouvernement.
Il a ensuite regagné le 10, Downing Street, tout sourire au bras de son épouse Samantha, au premier jour de son second mandat.
"Je vais maintenant former un gouvernement conservateur de majorité", a-t-il annoncé cinq ans après les élections de 2010 où les Tories ont eu besoin des libéraux-démorcates pour gouverner.
Il restait alors encore quatre circonscriptions à dépouiller sur 650, mais les conservateurs étaient assurés depuis un moment déjà de la majorité absolue de 326 députés sur 650 à la Chambre des Communes.
Les travaillistes étaient très loin, distancés à 232 sièges.
Le Labour a été laminé en Ecosse, où les indépendantistes du SNP ont raflé 56 des 59 sièges de députés en jeu dans leur région autonome, jusqu'ici considérée comme un fief travailliste inexpugnable.
Le compteur des libéraux-démocrates, alliés des conservateurs dans le gouvernement sortant, restait quant à lui bloqué à 8 députés, contre 56 préalablement.
Nombre d'analystes avaient prédit "un bain de sang" politique.
Nigel Farage, le chef de file du parti europhobe Ukip, battu à South Thanet, a été le premier à démissionner, mettant à exécution sa promesse de "tirer le rideau" en cas d'échec. Son départ porte un coup extrêmement sévère à son parti qui sauve un seul de ses deux députés, en dépit d'un score flatteur de près de 13% en voix. L'homme-orchestre de l'Ukip n'a toutefois pas exclu "un come back".
Peu après, Nick Clegg, 48 ans, a jeté l'éponge au sortir d'une nuit "dévastatrice".
Ed Miliband, 45 ans, le patron des travaillistes, a fermé le bal en endossant "l'entière responsabilité de la défaite", avant de partir lui aussi.
Les autres grands perdants du scrutin sont les instituts de sondages qui n'ont cessé de prédire un résultat ultra serré, renvoyant dos à dos les deux partis traditionnels frappés de déclin dans un paysage caractérisé par le multipartisme.
Le Labour est d'abord et avant tout victime du tsunami nationaliste qui a déferlé sur l'Ecosse, le SNP décuplant presque sa représentation à la Chambre des Communes. "Le lion écossais a rugi cette nuit", s'est félicité son ancien leader Alex Salmond.
Le triomphe du SNP est symbolisée par l'élection de Mhairi Black, une étudiante de 20 ans qui devient la plus jeune députée de Westminster depuis 1667, aux dépens du député sortant et cadre du Labour Douglas Alexander.
Ed Balls, le bras droit de Miliband, Jim Murphy, patron du Labour en Ecosse, et Vince Cable, ancien ministre lib-dem du Commerce font partie des autres victimes de marque d'un scrutin assassin.
- Attention Brexit -
David Cameron avait été critiqué pour son manque d'engagement en début de campagne. A peine réélu il a réitéré sa principale promesse de campagne: l'organisation d'ici 2017 d'un référendum sur le maintien ou pas du pays dans l'Union européenne. Une perspective qui inquiète ses partenaires européens en raison de la possibilité d'un "Brexit", un acronyme désignant une sortie du club des 28.
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