Le président burundais Pierre Nkurunziza a réaffirmé mercredi soir son intention de briguer un troisième mandat à la présidentielle de juin, au 11e jour de la contestation déclenchée par cette candidature qui, selon ses adversaires, viole la Constitution.
"Il n'y a pas d'autre solution à cette crise que d'aller aux élections", a déclaré en langue nationale kirundi le chef de l'Etat, dans une adresse télévisée, ajoutant: "Si le peuple burundais nous fait encore confiance ce sera le dernier mandat tel que stipulé par la Cour constitutionnelle", qui a estimé mardi que M. Nkurunziza pouvait briguer encore un mandat supplémentaire, au terme de l'actuelle Constitution.
Les opposants à un troisième mandat prêtent à M. Nkurunziza l'intention de modifier, une fois réélu, la Constitution pour supprimer la limitation de durée de l'exercice du pouvoir.
Soumis à une forte pression internationale pour sortir son pays de la crise actuelle, le président Nkurunziza a ordonné la libération des personnes mineures arrêtées lors des manifestations, émaillées de violences et brutalement réprimées, qui agitent le Burundi depuis le 26 avril. Mais il a conditionné la libération des majeurs, réclamée par les animateurs de la contestation, à l'arrêt du mouvement contre son troisième mandat.
En signe "d'apaisement", mardi, le premier vice-président du Burundi, Prosper Bazombanza avait fait une proposition similaire - libérations contre fin des manifestations - qui avait reçu une fin de non-recevoir des adversaires du troisième mandat.
"On ne négocie pas des droits que nous garantit la Constitution, notamment celui de manifester", avait rétorqué Gabriel Rufyiri, l'un des animateurs de cette campagne, qualifiée "d'insurrection" cachant "une entreprise terroriste" par les autorités burundaises.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé mardi "inconstitutionnel" un troisième mandat de M. Nkurunziza et la communauté internationale somme le président burundais de libérer des opposants arrêtés, de rouvrir une radio indépendante fermée et de cesser les intimidations contre les adversaires du pouvoir, estimant le climat actuel peu propice à des élections - législatives le 26 mai et présidentielle le 26 juin.
La police burundaise a arrêté mercredi soir Audifax Ndabitoreye, figure de la contestation, à l'hôtel même où il participait à une réunion avec les chefs des diplomaties est-africaines, devant ministres, diplomates et journalistes.
"Le processus électoral sera libre, transparent et inclusif et se déroulera dans un climat apaisé", a assuré mercredi soir M. Nkurunziza, dans son adresse télévisée.
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