L'UE et le FMI ont calmé le jeu mercredi, après la révélation de divergences qui bloqueraient les négociations sur la Grèce, au moment où les Européens multipliaient les contacts dans un climat manifestement plus positif pour sortir enfin de l'impasse.
Mardi, le gouvernement grec avait accusé ses créanciers de "divergences sérieuses" et de "contradictions" qui "entravent les négociations" sur la poursuite du financement du pays.
La réponse n'a pas tardé. Dans un geste rare, la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international ont publié un communiqué commun pour assurer "partager le même objectif d'aider la Grèce parvenir à la stabilité financière et à la croissance".
"Les trois institutions travaillent dur pour parvenir à des résultats concrets le 11 mai", date de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles, ont-elles insisté.
Même unité affichée par le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. "La coordination est très forte", a-t-il assuré lors d'une visite à Paris, tout en soulignant que "des choix doivent être faits entre politique budgétaire, réformes structurelles et dette".
Il a rappelé que la zone euro s'était dite prête fin 2012 à "faire davantage" si le gouvernement grec s'engageait à mettre en ?uvre des réformes "et que le niveau de la dette le rendait nécessaire".
Des divergences existent bel et bien entre les Européens et le FMI, admettent plusieurs sources européennes. Le Fonds s'inquiète particulièrement du niveau de la dette grecque, qui culmine à plus de 175% du PIB, un niveau insoutenable. Il insiste aussi sur la nécessité d'une réforme des retraites, tandis que les Européens privilégient les réformes fiscales et de compétitivité.
Ces tiraillements sont apparus avant une nouvelle réunion de la zone euro lundi. "L?Eurogroupe du 11 mai ne sera sans doute pas conclusif, mais il doit permettre d'enregistrer de bons progrès", veut croire un responsable européen.
- 'Perspectives plus positives' -
La Grèce, qui n'a plus obtenu un sou de ses créanciers depuis le mois d'août, attend le déblocage des 7,2 milliards d'euros dont elle a besoin pour éviter la faillite. Elle doit pour cela présenter une liste complète de réformes jugées suffisamment crédibles.
En attendant, Athènes réussit à honorer les unes après les autres les échéances de ses prêts antérieurs. Le pays a encore remboursé mercredi quelque 200 millions d'euros d'intérêts au FMI.
La prochaine se présentera mardi prochain, au lendemain de la réunion de la zone euro, avec un remboursement de 750 millions d'euros. Le pays parviendra encore à passer l'obstacle, selon un expert.
Mais le temps presse, sachant que le programme d'aide international de quelque 240 milliards d'euros lancé en 2010 arrive à son terme fin juin. Or la Grèce ne pourra pas s'en sortir sans soutien extérieur, sous une forme qui reste à déterminer.
Face à l'urgence, les contacts au plus haut niveau se multiplient. Mercredi, le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, s'est entretenu avec le président français, François Hollande, et le président de la Commission, Jean-Claude Juncker.
Du premier entretien, est ressortie "la volonté commune d'une solution mutuellement bénéfique", selon un communiqué commun. Avec M. Juncker, ancien patron de la zone euro, M. Tsipras a "pris note des progrès effectués ces derniers jours" dans les négociations, selon un autre communiqué. L'accent a été mis sur la réglementation du marché du travail et du système de retraite, deux sujets sur lesquels les négociations achoppent depuis des mois.
M. Dijsselbloem a évoqué des "perspectives plus positives de parvenir à un accord que ces dernières semaines".
Signe de la volonté générale d'apaisement, la BCE a relevé mercredi soir de deux milliards d'euros le plafond de son financement d'urgence des banques grecques, à hauteur de 78,9 milliards d'euros.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.