Les discussions sur la Grèce se sont multipliés mercredi dans un climat plus positif, avec une série de contacts au plus haut niveau entre Athènes et des responsables européens pour faire avancer les négociations sur le financement du pays.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras. Lors de cet échange, "ils ont pris note des progrès effectués ces derniers jours dans le cadre des discussions entre la Grèce et ses partenaires", selon un communiqué commun.
Les deux responsables politiques, qui se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises à Bruxelles, ont notamment évoqué "l'importance des réformes pour moderniser le système des retraites" et le "besoin d'évolution salariale pour favoriser les créations d'emplois et la compétitivité".
Les discussions entre Athènes et ses créanciers achoppent sur la question de la réforme des retraites et du marché du travail et durent depuis des mois.
Or, de la présentation d'une liste complète de réformes approuvée par ses créanciers, dépend le versement pour la Grèce de 7,2 milliards d'euros des fonds de sauvetage promis par le FMI et l'UE.
Le dossier grec a également été au c?ur des discussions à Paris entre le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem et le ministre des Finances Michel Sapin.
"Nous sommes dans une période où l'esprit est positif de part et d'autre", a assuré M. Sapin, tandis que M. Dijsselbloem a évoqué des "perspectives plus positives de parvenir à un accord que ces dernières semaines". Ils sont toutefois convenu qu'il n'y a aucun accord à attendre lors de la réunion des ministres des Finances (Eurogroupe) du 11 mai.
Le président de l'Eurogroupe a nié l'existence de divisions entre les Européens et le Fonds monétaire international, alors qu'Athènes a évoqué mardi des "divergences sérieuses" et des "contradictions" entre ses bailleurs de fonds, qui "entravent les négociations".
"La coordination est très forte, il y a des choix qui doivent être faits entre politique budgétaire, réformes structurelles et dette", a expliqué M. Dijsselbloem, alors que des informations de presse affirmaient que le FMI menaçait de ne pas verser sa part à la Grèce si un effacement partiel de la dette grecque n'était pas mis en ?uvre.
La zone euro s'était dite "prête à faire davantage si le gouvernement grec s'engageait à entièrement mettre en ?uvre le programme (de réformes) et que le niveau de la dette le rendait nécessaire", a rappelé M. Dijsselbloem, en référence aux engagements pris en novembre 2012.
En pleine tournée européenne, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a rencontré mercredi son homologue Pier Carlo Padoan à Rome. "Nous avons un langage et un objectif communs. Nous avons eu une discussion intense pour construire une plateforme en vue d?un accord qui résolve la situation et porte la Grèce vers un processus de croissance après juin", a commenté M. Varoufakis à l'issue de cette rencontre.
La Grèce qui n'a plus obtenu un sou de ses créanciers (UE et FMI) depuis le 13 août 2014, attend depuis des mois le déblocage des 7,2 milliards d'euros dont elle a besoin pour éviter un défaut de paiement.
La prochaine réunion de l'Eurogroupe est prévue le 11 mai, à la veille du remboursement attendu par Athènes de 750 millions d'euros au FMI.
La Grèce devrait parvenir à rembourser cette tranche, a assuré à l'AFP un expert de ces transactions. Le pays a d'ailleurs remboursé mercredi, comme prévu, quelque 200 millions d'euros d'intérêts au FMI.
Il devrait aussi renouveler selon le même expert deux émissions de bons du Trésor de 1,4 milliard d'euros chacune, arrivant à échéance les 8 et 15 mai.
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