Une enquête préliminaire a été ouverte après les propos du maire de Béziers Robert Ménard, élu avec le soutien du FN, indiquant décompter les élèves selon leur religion, a annoncé le procureur de la République de la ville Yvon Calvet.
Lundi soir, dans l'émission "Mots croisés" sur France 2, M. Ménard avait indiqué se servir des prénoms pour établir des statistiques sur les confessions religieuses des élèves de sa commune.
Il y a "64,6%" d'élèves de confession musulmane, a affirmé le maire de Béziers en cours de l'émission qui portait sur la crise au sein du FN, sans explication sur l'origine de son chiffre.
"Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de le dire, le maire a, classe par classe, les noms des enfants. Je sais que je n'ai pas le droit de le faire. Pardon de le dire, les prénoms disent les confessions. Dire l'inverse, c'est nier l'évidence", a répondu M. Ménard en toute fin d'émission à un internaute qui s'interrogeait sur ce pourcentage.
Ces propos ont soulevé un vent de protestation.
"Honte au maire" de Béziers, a déclaré Manuel Valls mardi dans un tweet. "La République ne fait aucune distinction parmi ses enfants", a poursuivi le Premier ministre.
La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a également dénoncé un "fichage profondément antirépublicain" dans un tweet où elle indique avoir "demandé à la rectrice de saisir la justice".
Le PS a dénoncé ce "fichage illégal à caractère ethnique et religieux" et annoncé notamment qu'il allait faire l'objet d'une saisie dans la journée de mardi de la Cnil et du Défenseur des droits.
"Je suis scandalisé, éc?uré par de tels propos. La loi interdit un tel fichage. En plus, on peut se prénommer Mohammed sans être musulman pratiquant!", a réagi Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie au Conseil français du culte musulman (CFCM).
En fin de matinée, la mairie a récusé l'idée de fichage. "La mairie de Béziers ne constitue pas et n'a jamais constitué de fichiers des enfants", assure-t-elle dans un communiqué.
"Le voudrait-elle qu'elle n'en a d'ailleurs pas les moyens. Il ne peut donc exister aucun +fichage+ des enfants, musulmans ou non", ajoute-t-elle.
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