Les dirigeants des monarchies du Golfe se réunissent mardi à Ryad, en présence pour la première fois d'un chef d'Etat occidental, le Français François Hollande, alors qu'ils sont confrontés à de graves crises, à commencer par la guerre au Yémen voisin.
Cinq des six Etats du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui participent au sommet en Arabie saoudite, se sont alliés fin mars à quatre autres nations arabes pour faire reculer des rebelles chiites au Yémen et enrayer ce qu'ils perçoivent comme une tentative de mainmise de l'Iran sur ce pays de la péninsule arabique.
Le programme nucléaire de Téhéran et l'accord-cadre conclu début avril sous l'impulsion de Washington sont également à l'ordre du jour, tout comme la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui sévit principalement en Irak et en Syrie, selon des sources diplomatiques.
Le sommet de Ryad, qui commence à la mi-journée, a lieu au moment où les monarchies sunnites du Golfe s'inquiètent d'un éventuel rapprochement entre l'Iran chiite et les Etats-Unis dont le secrétaire d'Etat John Kerry est attendu mercredi en Arabie saoudite.
Les pétromonarchies se sont senties trahies à au moins deux reprises quand, en 2011, les Américains ont soudainement lâché l'ex-président égyptien Hosni Moubarak et, en 2013, quand ils ont renoncé in extremis à intervenir contre le régime syrien de Bachar Al-Assad.
- La fermeté française louée -
M. Hollande est l'"hôte d'honneur" du sommet, une invitation sans précédent pour un chef d'Etat occidental depuis la création en 1981 du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar).
"Nous sommes maintenant un partenaire majeur de la région", a affirmé un haut responsable français, alors que, quelques heures plus tôt, le Qatar avait signé un contrat de 6,3 milliards d'euros pour l'acquisition de 24 avions de combat français Rafale.
Les monarchies du Golfe, à commencer par l'Arabie saoudite, ont loué la fermeté française dans les négociations avec Téhéran sur son programme nucléaire, soupçonné de dissimuler des fins militaires.
Dans une déclaration conjointe lundi soir après une rencontre entre M. Hollande et le roi Salmane, les deux parties "ont confirmé la nécessité de parvenir avant le 30 juin, à un accord robuste, durable, vérifiable, incontestable et contraignant pour l'Iran" qui doit "garantir" que ce pays n'ait pas la bombe atomique.
Sur le Yémen, le président français a donné un gage à son hôte saoudien en confirmant, dans le texte commun, "l'importance de la mise en oeuvre de la résolution 2216 du Conseil de sécurité" de l'ONU qui somme les rebelles chiites de se retirer de toutes les zones qu'ils ont conquises depuis le début de leur offensive en juillet 2014.
- Le Yémen, nouvelle priorité -
De même, M. Hollande partage le point de vue des pays du Golfe sur la nécessité d'organiser "à Ryad" une conférence de paix inter-yéménite, alors que les rebelles et l'Iran rejettent l'idée de négociations sous l'orbite saoudienne.
Selon une source proche du dossier, outre l'appui politique à la coalition sous commandement saoudien, les Français ont fourni des informations de nature militaire, sous la forme d'images satellitaires du Yémen.
De son côté, l'Arabie saoudite a fait un pas en direction de la communauté internationale. Alors que sa campagne de bombardements aériens marque le pas et qu'elle fait l'objet de critiques croissantes, elle a annoncé qu'elle envisageait des trêves ponctuelles dans certaines zones du Yémen pour permettre l'acheminement de secours.
L'ONU s'est inquiétée du nombre croissant de pertes civiles et a évoqué une "catastrophe humanitaire", alors que le pays fait face à de graves pénuries de carburant qui menacent le fonctionnement des hôpitaux et l'acheminement de vivres.
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