Un policier a abattu dimanche avec son seul pistolet de service deux hommes lourdement armés, soupçonnés d'être des sympathisants jihadistes, qui tentaient d'attaquer au Texas un rassemblement d'une organisation anti-islamiste organisant un concours de caricatures de Mahomet.
Un porte-parole de la police de Garland, Joe Harn, a précisé lundi lors d'une conférence de presse que les deux hommes étaient sortis de leur véhicule et avaient immédiatement ouvert le feu avec des fusils mitrailleurs.
"Clairement, ils étaient là pour tirer sur les gens", a-t-il dit, soulignant que "sous le feu auquel il était soumis", son agent avait fait "un excellent travail" et qu'il avait "probablement sauvé des vies".
Le ministre de la Sécurité intérieure, Jeh Johnson, s'est lui aussi montré avare de détails dans un communiqué publié 24 heures après les faits. Il n'y est fait aucune mention de l'identité, de la personnalité ou des motivations des auteurs.
"Les autorités policières poursuivent leur enquête sur les motivations des assaillants décédés et de toutes les circonstances entourant l'attaque la nuit dernière à Garland", se contente-t-il d'indiquer.
L'attaque s'est produite dans la grande banlieue de Dallas, où se déroulait un concours de caricatures de Mahomet organisé par l'association American Freedom Defense Initiative, considérée comme islamophobe.
L'agent blessé à la cheville dans la fusillade qui n'a duré que quelques secondes a pu quitter l'hôpital dès dimanche soir.
Selon les médias américains, les deux assaillants étaient Elton Simpson, 31 ans, et Nadir Soofi, 34 ans. Selon le Los Angeles Times, les deux hommes partageaient un appartement à Phoenix, dans l'Arizona (sud-ouest), et CNN a diffusé des images d'agents du FBI pénétrant dans l'appartement pour le fouiller.
D'après des documents de justice obtenus par l'AFP, Elton Simpson avait été condamné en août 2011 en Arizona à trois ans de mise à l'épreuve pour avoir menti au FBI. Mais le juge avait estimé qu'il n'y avait pas assez de preuves pour établir qu'il avait l'intention de rejoindre un groupe islamiste en Somalie.
Dans des enregistrements du FBI, Simpson évoquait son souhait de se rendre en Somalie pour rejoindre ses "frères" et accomplir le jihad.
Cette attaque n'est pas sans rappeler l'attentat mené en janvier à Paris contre l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, qui avait publié des caricatures du prophète Mahomet. Cette attaque avait fait douze morts, dont plusieurs dessinateurs.
Mais pour le rédacteur en chef de l'hebdomadaire satirique, Gérard Biard et son critique de cinéma, Jean-Baptiste Thoret, il n'y a "pas de comparaison possible".
"Nous n'organisons pas de concours. Nous faisons seulement notre travail. Nous commentons l'information. Quand Mahomet fait l'info nous dessinons Mahomet, mais sinon non. Nous combattons le racisme et nous n'avons rien à voir avec ces gens-là", a dit Gérard Biard, dans l'émission d'informations de Charlie Rose aux Etats-Unis.
- Défendre ses idées -
Selon SITE, organisation spécialisée dans la surveillance des sites jihadistes, un homme se revendiquant du groupe Etat Islamique (EI) a affirmé dimanche sur Twitter que l'attaque avait été perpétrée par deux sympathisants de l'organisation.
Un compte Twitter qui pourrait avoir été utilisé par l'un des assaillants semblait mentionner l'attaque avant qu'elle ne se produise. Il a, depuis, été suspendu par le réseau social.
Selon le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, "aucune forme d'expression ne justifie un acte de violence". Mais il a refusé de se prononcer sur l'enquête en cours.
Un message répété par Jeh Johnson, qui a aussi appelé les "membres du public à ne pas diriger leur colère et leurs soupçons contre qui que soit seulement à cause de leur foi".
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