Trois manifestants protestant contre la candidature du chef de l'Etat burundais Pierre Nkurunziza à un troisième mandat ont été tués lundi à Bujumbura dans des affrontements avec la police, a annoncé la Croix-Rouge.
"Depuis ce matin, nous avons enregistré trois morts et 46 blessés", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Croix-Rouge, Alexis Manirakiza.
Selon une source médicale, ces trois personnes ont été tuées par balles.
Ces trois nouveaux morts portent à douze le nombre de personnes tuées dans des violences depuis le début des manifestations contre un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, débutées le 26 avril.
Neuf d'entre elles sont des opposants tués dans la répression du mouvement. Deux policiers et un soldat ont aussi perdu la vie.
Lundi, deux morts ont été enregistrés dans le quartier de Musaga, dans le sud de Bujumbura, et un autre dans celui de Nyakabiga (est), où des journalistes de l'AFP ont eux-mêmes vu des blessés par balles et la police tirer à balles réelles contre les manifestants, parfois sans sommation, ainsi qu'à coups de gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes.
Les journalistes de l'AFP et un photographe étranger ont par ailleurs vu cinq policiers blessés, deux touchés par des jets de pierre et trois par des éclats de grenade.
La police a affirmé que la grenade avait été lancée par des manifestants, mais rien ne permettait de le confirmer. Les journalistes de l'AFP n'ont vu aucun manifestant armé de grenade lundi.
"C'est grave ce qu'il se passe aujourd'hui, les manifestants sont traités comme des terroristes comme l'avait dit le ministre de l'Intérieur", a déclaré une figure de la société civile en pointe dans le mouvement de protestation anti-troisième mandat, Pierre Claver Mbonimpa.
Samedi, le gouvernement burundais avait qualifié les manifestations d'"entreprise terroriste", accusant les auteurs d'attaques à la grenade qui ont coûté la vie aux deux policiers d'être liés à la contestation anti-troisième mandat.
Après une trêve de deux jours, les protestations, interdites par le gouvernement, ont repris lundi dans la capitale de ce petit pays d'Afrique des Grands Lacs.
Les manifestants dénoncent la désignation de Pierre Nkurunziza, élu une première fois en 2005 par le Parlement et une deuxième fois en 2010 au suffrage universel, comme candidat de son parti le Cndd-FDD à la présidentielle du 26 juin.
Les opposants à un troisième mandat le jugent anticonstitutionnel et contraire à l'accord d'Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile (1993-2006) et limite à deux les mandats présidentiels.
Le camp Nkurunziza juge la démarche parfaitement légale et a demandé à la Cour constitutionnelle de trancher. Cette dernière, jugée inféodée au pouvoir par les manifestants, doit se prononcer dans les jours à venir.
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